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Colère des socialistes sur la "submersion" migratoire de Bayrou: "Une courte échelle à Marine Le Pen"

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Les socialistes pourraient remettre en cause la non-censure du gouvernement de François Bayrou, à cause des propos du Premier ministre sur l'immigration lundi soir qu'il a assumés mardi.

Les propos de François Bayrou sur l'immigration continuent de faire couler beaucoup d'encre. En réaffirmant, mardi, à l'Assemblée nationale, que la France approchait d'un "sentiment de submersion" en matière migratoire, le Premier ministre a choqué jusque dans son camp.

Mais aussi, et surtout, à gauche. À tel point que les socialistes ont décidé de suspendre les négociations sur le budget avec le gouvernement. Les discussions étaient toujours suspendues mardi soir, et les négociateurs socialistes ont prévu de se mettre d'accord sur leur stratégie ce mercredi matin.

Une raison de censurer le gouvernement ?

Ce désaccord pourrait même remettre en cause la non-censure de la part des socialistes. L'accord de non-censure était déjà loin d'être acquis, mais en entendant le Premier ministre répéter ses propos dans l'Hémicycle, le député PS Laurent Baumel estime qu'une ligne rouge a été franchie:

"De la part du Premier ministre, l'utilisation d'un terme 'submersion' qui est directement emprunté au vocabulaire du Rassemblement national, c'est une rupture de la logique du front républicain."

"Ça fait partie des choses qui rentrent dans la balance, très clairement", prévient Arthur Delaporte, porte-parole du PS, "quand on a un Premier ministre qui réemploie les termes de l'extrême droite, c'est ce qu'on appelle une courte échelle à Marine Le Pen. Pour nous, c'est inacceptable."

3 questions pour comprendre : Immigration, une "submersion" ? - 29/01
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"Il s'est tiré une balle dans le pied", tacle un ancien ministre

Dans le camp gouvernemental, une censure de la part de socialistes serait très mal vue. "On ne peut pas à la fois sur le budget d'un côté avoir demandé beaucoup de choses qui ont été acceptées par François Bayrou, et après prendre un prétexte de sujet sur l'immigration. Ça veut dire que tous les jours, c'est une remise en cause de tout. La vie, ce n'est pas une remsie en cause tous les jours", commente Philippe Vigier, député MoDem.

Une forme de chantage que regrette aussi la députée macroniste Marie Lebec: "Tout le monde a joué le jeu de la discussion. Je pense que ce n'est pas à 24 heures de la fin des négociations, et la possibilité de trouver un accord, qu'il faut s'arrêter. Mais François Bayrou pourrait bien avoir commis une erreur fatale. Un ancien ministre l'assure: avec ses propos, "il s'est tiré une balle dans le pied".

Hélène Terzian (avec TRC)