Condamnation de Marine le Pen: avant le rassemblement à Paris dimanche, le RN veut baisser d'un ton

Le Rassemblement national est en pleine préparation de son rassemblement dimanche après-midi. Un meeting de soutien à Marine Le Pen après sa condamnation lundi pour détournement de fonds publics, qui l'empêche pour le moment d'être candidate à la prochaine élection présidentielle.
Le parti d'extrême droite espère donc rassembler à Paris des militants de toute la France place Vauban, derrière les Invalides dans le 7e arrondissement. Mais à trois jours du rendez-vous, le Rassemblement national cherche à soigner son image quitte à faire redescendre d'un cran les accusations d'une justice partiale.
"On a eu 24 heures pour maudire ses juges, il faut passer à autre chose". Voilà comment un stratège du Rassemblement national résume l'état d'esprit qui doit désormais prévaloir.
Des risques de débordement malgré tout?
Une nouvelle phase parce que Marine Le Pen a passé la consigne à ses troupes de baisser d'un ton avant le rassemblement dimanche à Paris. "Ce n'est pas un rendez-vous contre la justice, mais pour soutenir Marine", répète un élu qui jure que ce meeting sera "pacifique". "On a aucune volonté de semer le trouble. Ce ne sera pas l'invasion du Capitole", souffle-t-il.
Invité sur RMC ce jeudi matin, Laurent Jacobelli, député de Moselle et porte-parole du Rassemblement national, a rappelé lui aussi les motivations de ce rassemblement.
“On se rassemble pour soutenir Marine Le Pen, pour lui dire que pour nous, c’est la candidate naturelle à la présidentielle et que ce n’est évidemment pas trois juges dans un bureau qui peuvent décider du contraire. Et c’est aussi un appel à la défense de la démocratie. Une démocratie à laquelle on tient et qui tient sur le vote du peuple. Et être pour la démocratie, c’est être contre ce coup d’état judiciaire parce que c’est exactement ce qui semble s’être passé. Des juges ont décidé que les Français ne pourraient pas voter pour une candidate qui, je le rappelle, est aujourd’hui innocente”, explique-t-il.
Après des mois d'une stratégie de dédiabolisation, le parti ne veut pas être tenu pour responsable en cas d'incident et échange notamment avec le ministère de l'Intérieur. Mais alors qu'il y a deux jours encore, Marine Le Pen dénonçait un "système" qui aurait "sorti la bombe nucléaire" , un visage du RN prévient: “On fait tout pour éviter les débordements, mais on ne peut pas le garantir”.