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"Un moment historique": Emmanuel Macron propose "une autonomie à la Corse"

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Dans un discours prononcé devant l'Assemblée de Corse ce jeudi, Emmanuel Macron a proposé une "autonomie à la Corse". Il a précisé que celle-ci ne doit être "ni contre l'Etat, ni sans l'Etat".

Le président de la République, Emmanuel Macron, a proposé lors de son discours devant l'Assemblée corse ce jeudi, une "autonomie" à l'île. Il a évoqué un "moment historique" et veut qu'"une nouvelle étape soit franchie".

"Le statu quo serait notre échec à tous", a assuré le président de la République, s'exprimant à Ajaccio, en espérant que cette "nouvelle étape institutionnelle" permettra d'"ancrer pleinement la Corse dans la République et de reconnaître la singularité de son insularité méditerranéenne et son rapport au monde".

"Cette autonomie doit être le moyen de construire l’avenir sans se séparer de l’Etat pour que l'île ne soit "ni contre l'Etat, ni sans l'Etat", a poursuivi le président de la République.

Le président a donné "six mois" aux groupes politiques et à l'Assemblée territoriale corse pour arriver à un "accord" avec le gouvernement sur un "texte constitutionnel et organique" modifiant le statut de la Corse. "Je souhaite donc que le travail avec le gouvernement puisse mener à un texte constitutionnel et organique ainsi soumis à votre accord d'ici six mois", a déclaré jeudi le chef de l'État à Ajaccio, insistant sur le fait qu'"il n'y a pas de ligne rouge, il y a l'idéal de la République".

18 mois de discussions

"La Corse retient son souffle", lui avait lancé juste avant la présidente autonomiste de l'Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis: "La Corse doit rester la Corse et devenir le territoire autonome qu'elle doit être", avait-t-elle exhorté, soulignant notamment le "ressenti de dépossession immense" de la jeunesse dans l'île. "Le statut d'autonomie que nous appelons de nos voeux s'inscrit au sein de la République française", a promis de son côté Gilles Simeoni, président autonomiste de l'exécutif de Corse, citant "cinq enjeux", "historique de reconnaissance", "sociétal", "économique et social" et "démocratique avec le refus de toute logique de pression ou de dérive mafieuse".

Avec ce discours à Ajaccio, Emmanuel Macron clôturait 18 mois de discussions entre gouvernement et responsables politiques locaux, discussions entamées après une explosion de violences insulaires en 2022 consécutives à la mort du militant indépendantiste Yvan Colonna, agressé en prison où il purgeait une peine de perpétuité pour l'assassinat en 1998 du préfet de Corse Claude Erignac.

"Votre décision d'initier ce processus est intervenue au lendemain de l'agression mortelle d'Yvan Colonna", survenue "dans des conditions inouïes et d'une incroyable violence qui ont conduit la Corse au bord de l'embrasement généralisé", a rappelé Gilles Simeoni au chef de l'Etat.

Guillaume Descours et Romain Cluzel avec AFP