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Ce qu'il faut attendre de la visite d'Emmanuel Macron en Corse

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Le président de la République, Emmanuel Macron, se rend en Corse à partir de ce mercredi. Une visite très attendue, notamment autour de la question de l'autonomie de l'île. Si rien n'est encore fait, des discussions ont eu lieu depuis un an. Et sur place, l'optimisme est de rigueur.

Emmanuel Macron est attendu en Corse ce mercredi. Après le traditionnel Conseil des ministres ce mercredi matin, il doit arriver à Ajaccio, en début de soirée, pour entamer une visite prévue jusqu'à vendredi matin.

Dès ce mercredi soir, il présidera un dîner républicain à la préfecture d'Ajaccio. Une visite à l'origine mémorielle, pour commémorer les 80 ans de la Libération de l'île de Beauté. Mais le déplacement du président prend une tournure bien plus politique, sur la question de l'autonomie de la Corse.

Depuis un an, après l'assassinat d'Yvan Colonna, un processus d'échanges s'est tenu sous l'égide du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Pour calmer la colère des habitants après la mort d'Yvan Colonna, il avait annoncé que les discussions pouvaient concerner "jusqu'à l'autonomie". Un terme repris par le président quelques mois plus tard.

Cette visite d'Emmanuel Macron peut donc être historique pour la Corse. D'abord parce que les indépendantistes attendent une avancée nette depuis des décennies. Et puis les discussions avec l'Etat depuis un an n'ont fait qu'augmenter leurs espoirs. Mais à ce jour, les négociations ne sont toujours pas finalisées.

Un discours devant l'Assemblée de Corse prévu jeudi matin

Les échanges se sont accélérés ces dernières semaines sur la base d'une proposition des Corses, qui demandent l'autonomie, notamment sur la fiscalité. Si un accord est finalement trouvé, l'Élysée l'assure, Emmanuel Macron dira qu’il est prêt à envisager "une évolution institutionnelle conforme au cadre républicain". On l'entend, le mot autonomie n'est pour l'instant pas prononcé.

Et le chef de l'Etat a déjà fait savoir qu'il refuse trois points: la coofficialité de la langue corse, un statut de résident spécifique, et la priorité à l'embauche pour les habitants. Pour autant, les indépendantistes restent relativement optimistes. Un responsable corse en est persuadé: "Le président ne peut pas se prononcer devant notre Assemblée sans une annonce forte". Ce sera d’ailleurs le point d'orgue de cette visite avec ce discours devant l'Assemblée de Corse jeudi matin.

Romain Cluzel avec Guillaume Descours