"Emplois francs" en banlieue: "Ça a été une bouffée d'oxygène" pour ce restaurateur

Lancé depuis le 1er avril dernier, le dispositif des "emplois francs" permet à un entrepreneur qui embauche un habitant d'un quartier prioritaire de recevoir une prime de l'État.

Emmanuel Macron se rend à Evry-Courcouronnes, dans l’Essonne, lundi après-midi dans le cadre du grand débat national. Il abordera notamment les thèmes des quartiers défavorisés et de la jeunesse. Il parlera également sans doute des emplois francs. Ce dispositif d’aide à l’embauche pour les habitants des quartiers populaires a été lancé le 1er avril dernier et permet à un entrepreneur qui embauche un habitant de d'un quartier prioritaire de la ville de recevoir une prime allant jusqu'à 15 000 pour un CDI.

Ce dispositif a permis à Anthony, gérant d’un restaurant, d’embaucher trois personnes. Ils sont à présent six en cuisine à préparer burgers, frites et hot dogs. Anthony lui alterne entre la caisse et la salle et il a beaucoup plus serein qu’il y a deux mois. 

"Je me souviens encore que je passais des nuits blanches à penser, est ce que j’aurais assez d’argent pour payer mes salariés", affirme le gérant. 

Ce qui a changé les choses, ce sont ces emplois francs, que lui a proposé pôle emploi. Ça l'a incité à embaucher trois personnes en CDI, plutôt qu'en CDD. Trois contrats qui lui permettent de percevoir 45 000 euros d'aide sur trois ans.

2200 contrats en emploi francs en six mois

"Ça a été une bouffée d’oxygène. Ça m’a permis aussi de me rassurer économiquement, et d’embaucher plus que prévu", précise-t-il. Il a ainsi embauché des jeunes des quartiers d'Aulnay-sous-bois, comme Jessica. Elle était au chômage après avoir travaillé quelques mois dans le social. Désormais, elle sert les clients au restaurant, pour son plus grand bonheur. "Sans cette aide je ne pense pas que j’aurais pû trouver un CDI aussi rapidement. Je viens d’un quartier sensible, j’aurais eu plus de difficulté, je pense", indique la jeune femme. 

Séduisant, donc et pourtant encore peu sollicités. Ils ont été lancés en avril dernier et après six mois, 2200 contrats en emploi francs avaient été signés. Le gouvernement en espère 50.000 au total d'ici la fin de l'expérimentation à la fin de l'année.

Martin Bourdin avec Guillaume Descours