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Finances publiques: Bruno Le Maire veut faire 10 milliards d'euros d'économie d'ici 2027

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Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a ouvert ce lundi les Assises des finances publiques à Bercy. Il a annoncé avoir identifié au moins 10 milliards d'économies pour redresser les finances publiques d'ici 2027.

Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé ce lundi qu'"au moins 10 milliards d'euros d'économies" avaient été identifiés pour permettre le redressement des comptes publics de la France d'ici 2027, notamment dans la santé et le travail.

Afin de réduire l'endettement et le déficit publics à cet horizon, "nous avons identifié, notamment avec notre première revue de dépenses publiques, au moins 10 milliards d'euros d'économies", a déclaré Bruno Le Maire en ouvrant les Assises des finances publiques à Bercy. Ces économies devront être trouvées sur la santé, les aides au logement et à l'emploi ainsi que par la fin progressive des avantages fiscaux pour les énergies fossiles.

Les aides au logement avec la suppression du dispositif Pinel et la refonte du Prêt à taux zéro (PTZ), pour une économie de deux milliards d'euros à terme, ainsi que le soutien à l'emploi en cette période de chômage bas sont également dans le viseur du gouvernement.

"Les entreprises n'ont jamais eu autant de mal à recruter. Pourtant, nous continuons à soutenir massivement l'emploi. Quand le taux de chômage diminue, le coût des aides à l'emploi doit diminuer", a insisté le ministre, citant l'apprentissage et le compte personnel de formation.

Pas de hausse d'impôt

Les aides au logement avec la suppression du dispositif Pinel et la refonte du Prêt à taux zéro (PTZ), pour une économie de deux milliards d'euros à terme, ainsi que le soutien à l'emploi en cette période de chômage bas sont également dans le viseur du gouvernement.

"Les entreprises n'ont jamais eu autant de mal à recruter. Pourtant, nous continuons à soutenir massivement l'emploi. Quand le taux de chômage diminue, le coût des aides à l'emploi doit diminuer", a insisté le ministre, citant l'apprentissage et le compte personnel de formation.

Autre cible, les avantages fiscaux sur les carburants dont bénéficient certaines professions comme les transporteurs routiers ou les agriculteurs (gazole non routier), alors que la France engage le virage de la transition énergétique. Ils seront supprimés progressivement d'ici 2030, avec un accompagnement pour permettre à ces professions d'opérer cette bascule.

L'objectif est de réduire à 108,3% du PIB en 2027 le lourd endettement de la France (contre 111,6% fin 2022), qui la range du côté des mauvais élèves européens, et de ramener sous l'objectif européen de 3% le déficit public (4,7% fin 2022). Pour revenir dans les clous, le gouvernement refuse toute hausse des impôts.

"Nous ne proposons ni austérité, ni angélisme: nous proposons la responsabilité", a dit Bruno Le Maire.

Le gouvernement table aussi sur la fin du bouclier énergétique, les gains des réformes comme celles des retraites ou de l'assurance-chômage, le plein-emploi ou encore une croissance de l'économie qu'il anticipe plus dynamique, après un coup de frein en 2023. Ces mesures sont jugées d'autant plus nécessaires que l'environnement économique se durcit.

Retour des règles budgétaires européennes

Suspendues durant le Covid, les règles budgétaires européennes s'appliqueront à nouveau l'an prochain et la forte remontée des taux d'intérêt alourdit significativement la charge de la dette, qui pourrait devenir le premier poste de dépenses de l'Etat.

Déjà, l'exécutif a multiplié les annonces ces dernières semaines. Il a ainsi gelé 1% supplémentaire des crédits du budget 2023 (1,8 milliard d'euros) qui seront partiellement annulés, selon Bruno Le Maire, et demandé aux ministères de dégager 5% d'économies, hors salaires, en 2024 notamment pour financer la transition énergétique.

Mais entre refus d'alourdir la fiscalité et tension sociale face à une inflation élevée, l'entreprise de maîtrise de la dépense s'annonce délicate. Surtout après une douloureuse réforme des retraites et sans majorité absolue à l'Assemblée nationale.

La récente promesse d'une réduction d'impôts de 2 milliards d'euros pour les classes moyennes et la nouvelle revalorisation du traitement des fonctionnaires témoignent de la difficulté de serrer la vis.

La rédaction avec AFP