Impôts, assurance chômage, laïcité… Ce qu’il faut retenir de l’interview de Gabriel Attal au 20h de TF1

Gabriel Attal, le 27 mars 2024 sur TF1 - Alain JOCARD / AFP
Laïcité, déficit, réforme de l’assurance chômage, impôts, smic… Voici ce qu’il faut retenir de l’interview de Gabriel Attal au 20h de TF1 ce mercredi 27 mars.
Laïcité et incident lié au voile au lycée Maurice-Ravel
Le Premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé que l'État "allait porter plainte" pour "dénonciation calomnieuse" contre l'élève qui avait accusé le proviseur de son lycée parisien de l'avoir violentée après son refus d'enlever son voile.
"L'État, l'institution, sera toujours aux côtés de ses agents, de ceux qui sont en première ligne face à ces atteintes à la laïcité, face à ces tentatives d'entrisme islamiste dans nos établissements scolaires", a fait valoir le chef du gouvernement sur TF1, au lendemain de l'annonce du départ du proviseur du lycée Maurice-Ravel, menacé de mort depuis l'incident.
"J'ai décidé que l'État allait porter plainte contre cette jeune femme pour dénonciation calomnieuse", a déclaré Gabriel Attal.
La plainte de l'élève, elle, a été classée sans suite pour "infraction insuffisamment caractérisée", a annoncé mercredi le parquet.
Maintien de "l'objectif de passer sous les 3% de déficit" public en 2027
Gabriel Attal a affirmé qu'il conservait "l'objectif de passer sous les 3% de déficit en 2027" après un dérapage du déficit public à 5,5% du PIB en 2023.
"Il y a beaucoup de gens qui disaient que c'était improbable qu'on ramène le déficit sous les 3% en 2018 quand on l'a fait avec le président de la République. Moi, ce que je dis, c'est que oui, nous gardons l'objectif de passer sous les 3% de déficit en 2027", a-t-il affirmé sur TF1, alors que la note de la France pourrait être dégradée par les agences de notation financière dans les prochaines semaines.
Parmi elles, l'agence Moody's a jugé mercredi "improbable" la réalisation des objectifs budgétaires de la France d'ici 2027.
Les impôts n’augmenteront pas pour les classes moyennes
Gabriel Attal a déclaré ne "jamais (avoir) eu de dogme sur le sujet" des superprofits, rappelant que les énergéticiens et les laboratoires de biologie avait déjà été soumis à une taxe spécifique.
"Mais j'ai deux lignes rouges", a ajouté le chef du gouvernement: "ne pas augmenter les impôts des classes moyennes des Français qui travaillent ou des Français qui ont travaillé toute leur vie et qui gagnent toujours un peu trop pour avoir des aides mais jamais assez pour pouvoir s'en sortir convenablement tout seuls", ni ceux "pour ce qui permet de financer le travail des Français".
"Trop d'accidents au travail" en France, Attal veut lancer une "grande initiative"
Le Premier ministre a indiqué vouloir lancer "une grande initiative" pour "mieux prévenir les accidents au travail" et "améliorer la qualité de vie au travail". "On a trop d'accidents au travail en France, on a trop de Français qui meurent au travail", a déclaré le chef du gouvernement sur TF1, évoquant notamment la statistique de "deux" morts par jour.
Pour améliorer la situation, Gabriel Attal prévoit de "réunir l'ensemble des partenaires, des partenaires sociaux, les élus, les parlementaires pour qu'il y ait une grande initiative prise sur ce sujet".
"On doit mieux prévenir les accidents du travail et on doit améliorer la qualité de vie au travail, les conditions de travail des Français, notamment de ceux qui ont les métiers les plus pénibles", a encore ajouté Gabriel Attal.
En 2021, on dénombrait encore 640.000 accidents du travail, dont 39.000 graves et 696 mortels, selon des chiffres de l'Assurance maladie. Mauvaise élève à l'échelle de l'Union européenne, la France arrive au 4e rang des pays les plus touchés par ce fléau, derrière la Lettonie, la Lituanie et Malte, selon des données d'Eurostat portant sur l'année 2021.
Réforme de l'assurance chômage
Gabriel Attal a souhaité une nouvelle réforme "globale" de l'assurance chômage qui réduirait la durée d'indemnisation des chômeurs, au moment où les dépenses sociales sont dans le viseur de l'exécutif pour combler le déficit qui a dérapé l'an dernier.
Le Premier ministre a demandé à sa ministre du Travail Catherine Vautrin "de préparer de nouvelles négociations" avec les partenaires sociaux sur l'assurance chômage, avançant parmi les pistes une possible baisse de la durée d'indemnisation de 18 à 12 mois maximum.
"Une des pistes, c'est de réduire cette durée d'indemnisation de plusieurs mois" mais "je ne pense pas qu'il faille que ça aille en-dessous de douze mois", alors que la durée est actuellement de dix-huit mois en règle générale, a déclaré Gabriel Attal sur TF1.
“Désmicardiser la France”
Gabriel Attal a souhaité mercredi, pour "désmicardiser" la France, "revoir le système des allégements de cotisations" pour que cela incite "davantage à augmenter" les bas salaires.
"On a un système qui fait que, en fait, il n'y a plus beaucoup d'intérêts pour quiconque d'augmenter les salariés qui sont au SMIC. L'employeur, ça lui coûte très cher, le salarié au SMIC, il va à la fin gagner moins", a justifié sur TF1 le Premier ministre.
"Il faut avoir des allègements de cotisations qui incitent davantage à augmenter les salariés", a-t-il insisté, indiquant avoir confié une mission "à deux économistes qui vont vous faire des propositions au mois de juin sur le sujet".