La militante Femen qui a perturbé le meeting de Le Pen va porter plainte

- - BFM
Nora, membre des Femen, est montée sur la scène du Zénith de Paris lundi pour interrompre le meeting de Marine Le Pen.
"On est arrivé sur scène en disant: ’Marine au pouvoir, Marianne au désespoir’. On voulait lui rappeler que Femen sera toujours là sur son chemin. On l’avait fait lors du premier mai 2016. Et c’est déjà moi qui étais là lors de sa conférence de presse en février. Je pense que la prochaine fois elle nous fera la bise.
Mais cette fois, c’était assez musclé. Quand je suis arrivée sur scène, je me suis fait tout de suite agripper par le service d’ordre. Ils m’ont traînée sur la scène pour m’amener en coulisses. Ils m’ont laissée seule avec une personne, qui m’a relevée, m’a regardée droit dans les yeux et m’a traitée de ‘’p...’’. Et il m’a mis un coup de poing dans la figure. Je suis tombée à terre. Il m’a demandé de mettre mes mains derrière mon dos. J’ai l’habitude, donc je l’ai fait pour lui montrer que c’était fini. Mais il me tenait les mains, en m’écrasant la tête contre le sol. Du coup j’ai des bleus un peu partout.
J’ai commencé à me relever pour ne surtout pas rester à terre, parce que j’ai vu que d’autres personnes arrivaient. Ils ont voulu m’emmener vers la sortie de secours, mais m’ont retenue en m’écartant le pull que j’avais ouvert. Ils prenaient des photos en me disant 'on va te remettre sur le trottoir, sale p.... T’as pas honte de faire ça alors que Marine est féministe?'. On me traite de sale p... et Marine est féministe, c’est contradictoire.
"J’ai couru vers le métro, parce que si des partisans m’avaient vue… J’avais peur"
J’ai réclamé la police, parce que je me suis rendu compte qu’on m’avait volé mes papiers. En attendant la police, ils m’ont attachée, et ils ont voulu m’enfermer dans une douche. C’était minuscule, et j’ai mis mon pied pour éviter de me faire enfermer. La police est arrivée et a retrouvé mes papiers. De là on m’a ramenée à la sortie. Dehors, j’ai couru vers le métro, parce que si des partisans m’avaient vue… J’avais peur.
Contrairement aux fois précédentes, cette fois il y a des coups. Je vais porter plainte. Ce n’est pas de la protection de Marine Le Pen, c’est de l’acharnement. On se dit que ce ne sont pas des dingues, qu’il y a des policiers, des gens formés. C’est là que j’ai été surprise. Je savais que j’allais être bousculée, mais pas à ce point. C’est vraiment la première fois où j’ai eu peur. Mais on restera debout face à elle, surtout si elle passe. On ne lâchera pas l’affaire".
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