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Le Puy du Fou exclu du pass Culture: "Depuis quand l’État se mêle de ce qu’on doit aimer ou pas?"

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Le pass Culture ne fonctionne pas pour le Puy du fou, le célèbre parc d’attraction. Pour beaucoup, c’est un scandale. La ministre de la Culture a réagi en demandant que le dossier soit à nouveau étudié. Et pour l’écrivain Arthur Chevallier, c’est effectivement anormal.

Pourquoi le pass Culture fonctionnerait pour des escape game et des mangas, et pas pour le Puy du fou? Il s’agit d’un parc consacré à l’histoire de France, où des millions de Français vont tous les ans. On ne va pas se mentir, la question que ça pose, c’est celle de l’orientation politique du ministère de la Culture.

Mais depuis quand l’État se mêle de ce qu’on doit aimer ou pas aimer? À l’origine, ce n'était pas du tout l’idée. Le ministère de la Culture, c’est une création du général de Gaulle en 1959. Et sa mission, c’était aider les artistes et mettre en valeur notre patrimoine. Dans l’esprit de De Gaulle, c’était aussi une opération de communication.

La France devait s’affirmer comme le pays de la Culture. Donc, il crée ce ministère et il lui rattache plein de choses, l’architecture, le spectacle, les archives. Et à sa tête, il nomme un grand écrivain: André Malraux, qui va beaucoup faire pour l’accès à la culture. On lui doit notamment les Maisons de la culture. C'étaient des lieux en province dédiés à tous les arts, qui devaient rapprocher la culture et les Français.

Pas de ministère de la Culture avant le général de Gaulle?

Ça ne portait pas ce nom. Le premier à imaginer une administration pour la culture, c’est Napoléon. En 1802, il crée la Direction des Musées, c’est la première vraie politique publique en matière d’art. Napoléon s’y intéressait d’ailleurs très personnellement. Et le premier à occuper ce poste, c’est Vivant Denon.

C’était un collectionneur, un artiste, un aventurier, un type très original qui peut être considéré comme notre premier ministre de la Culture. Sa mission se limitait aux beaux-arts. L’idée, c’était d’avoir une vraie politique pour protéger nos chefs-d’œuvre. Et à l’époque, tout ça dépend du ministère de l’Intérieur.

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Chevallier remonte le temps : Pass culture, pourquoi exclure le Puy du Fou ? - 20/01
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Au XIXe siècle, on garde le principe d’une direction des beaux-arts. Et sous le Second Empire, on crée un ministère qui rassemble un peu tout: les arts donc, mais on ajoute les Lettres, la science et l’architecture. Sous la IIIe République, il y a un secrétaire d’État qui s’occupe de tout ça, mais il dépend du ministère de l’Instruction publique. Il faut attendre de Gaulle pour que la culture soit un vrai ministère indépendant.

Les Français sont ainsi les premiers au monde à avoir créé un ministère pour la Culture. Même aujourd’hui, il n’y a que chez nous que c’est aussi prestigieux. Mais sa mission, ce n'est pas d’orienter les Français dans leurs goûts et dans leurs choix, c’est de mettre la culture à la disposition du plus grand nombre. C’est un service public, pas un service idéologique.

Arthur Chevallier