Livre de Jordan Bardella: la campagne de publicité dans les gares SNCF dénoncée par les syndicats

Ce que je cherche, le livre de Jordan Bardella, n'en finit plus de susciter des controverses. Après le départ de plusieurs salariés de la maison d'édition Fayard, qui publie le livre, c'est au tour des syndicats de cheminots de monter au créneau.
La raison? Une campagne publicitaire massive pour le livre du président du RN qui va être diffusée dans 56 gares partout en France, ainsi que dans 54 gares RER en Île-de-France. Mais la CGT Cheminots et Sud Rail dénoncent cette campagne qu'ils jugent au service d'un parti politique d'extrême droite, incompatible avec le devoir de neutralité qui s'impose dans les espaces publics.
Les syndicats demandent à la SNCF de ne pas accepter la diffusion des affiches. Gare Saint-Lazare à Paris, Stéphane n'a rien contre cette campagne publicitaire.
“Il n’y a pas lieu que ce ne soit pas présent dans les gares ou ailleurs. C’est la liberté d’expression et si les gens ne sont pas d’accord, il n’achète pas le livre”, indique-t-il.
En revanche, Alain, électeur de gauche, se dit très gêné. “C’est vrai que c’est très choquant pour les gens qui prennent le train surtout s’ils ne sont pas de ce parti-là”, pointe-t-il.
Un livre pas rattaché au Rassemblement national?
Également outrés, les syndicats de cheminots Sud Rail et la CGT ont décidé d'écrire à leur direction.
“Il ne nous paraissait pas acceptable, pas supportable de laisser cette propagande d’extrême droite dans les gares publiques et les stations de métro comme ils veulent le faire à partir du mois de novembre”, dénonce Fabien Vildieu, représentant syndical de Sud Rail.
Mais pour l'avocate Julie Jacob, avocate en propriété intellectuelle, il n'y a pas d'atteinte à la neutralité politique puisque le livre de Jordan Bardella est une autobiographie non rattachée au Rassemblement national. “Un homme politique a le droit d’écrire un livre et on ne peut pas l’empêcher de communiquer dessus. Je pense que ça va être plus compliqué de considérer que c’est une atteinte au devoir de neutralité des services publics”, juge-t-elle.
De son côté, la SNCF n'a pas pris de décision définitive.