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Loi immigration, fin de vie, Depardieu, JO... ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron

Cette photographie prise le 20 décembre 2023 montre un écran de télévision diffusant la chaîne de télévision française France 5 alors que le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une interview dans l'émission télévisée "C à vous", à l'Elysée, à Paris

Cette photographie prise le 20 décembre 2023 montre un écran de télévision diffusant la chaîne de télévision française France 5 alors que le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une interview dans l'émission télévisée "C à vous", à l'Elysée, à Paris - Ludovic MARIN / AFP

Interrogé pendant plus de deux heures ce mercredi soir dans l’émission C à Vous, Emmanuel Macron a balayé de nombreux sujets d’actualité, comme la loi immigration, la fin de vie, la guerre Israël-Hamas, ou encore la polémique autour de l’acteur Gérard Depardieu.

Harcèlement, inflation, cérémonie d’ouverture des JO, immigration, montée du RN, fin de vie, Ukraine… Pendant plusieurs heures, Emmanuel Macron a été interviewé sur le plateau de C à vous, sur France 5, et a balayé de nombreux sujets d’actualité. Voici ce qu’il faut retenir.

Loi immigration

L’interview a débuté sur l’adoption du projet de loi immigration, très controversé. Si le président de la République a, dans un premier temps, assuré qu’il s’agissait d’un “bouclier qui nous manquait”, Emmanuel Macron admet ne pas être totalement satisfait.

Il a, par exemple, jugé que la caution demandée aux étudiants étrangers n'était "pas une bonne idée", mais les dispositions qui ne plaisent pas "ne justifiaient pas de tout bloquer".

"Honnêtement, la caution demandée aux étudiants étrangers, ce n'est pas une bonne idée. Je vous le dis en toute sincérité, parce que je pense qu'on a besoin de continuer à attirer des talents et des étudiants du monde entier", a-t-il expliqué.

Mais "le texte qui sort est un texte qui reste utile", et "les dispositions qui ont été acceptées, même si elles ne plaisent pas, ne justifiaient pas de tout bloquer", a-t-il ajouté.

Un problème d’immigration en France

Emmanuel Macron a également assuré que pour éviter que le Rassemblement national (RN) arrive au pouvoir, il "faut traiter les problèmes qui le nourrissent", assurant que l'adoption du projet de loi sur l'immigration constitue "une défaite" pour le parti de Marine Le Pen.

"Ce n'est pas vrai" que la loi adoptée mardi comporte "des dispositions qui sont de nature Rassemblement national", a-t-il réagi. Il a notamment affirmé que la loi visait "très clairement" à décourager l'immigration clandestine.

Car oui, pour le président, il y a bien “un problème d’immigration en France”, mais le pays n’est pas dépassé pour autant.

"Je pense que toutes les bonnes âmes qui m'expliquent que ce n'est pas bien ce que vous faites, ce sont tous les gens qui ont gouverné le pays pendant 40 ans et qui ont fait quoi ?".

Lutter contre le terrorisme ce n'est pas "tout raser à Gaza"

Le président a prévenu Israël que lutter contre le terrorisme, ce n'est pas "tout raser à Gaza", réitérant son appel à une trêve "conduisant à un cessez-le-feu pour des raisons humanitaires".

"Les semaines passant, on ne peut pas laisser s'installer l'idée que lutter efficacement contre le terrorisme serait de tout raser à Gaza ou d'attaquer de manière indistincte les populations civiles et de faire des victimes civiles", a affirmé le chef de l'État.

Il est par ailleurs revenu sur une polémique, et a défendu sa présence au début du mois lors d'une célébration de la fête juive de Hanouka à l'Elysée, en expliquant qu'il n'allait pas "plaquer au sol" le grand rabbin France quand ce dernier a allumé la première bougie du candélabre.

Interrogé sur un projet de loi sur la fin de vie, le président Emmanuel Macron a affirmé qu'il assumait de "prendre le temps".

"Parfois, je veux aller vite sur des sujets. Je l'ai assumé. Là, j'assume de prendre le temps".

Sur ce texte aussi attendu que sensible, l'exécutif a plusieurs fois repoussé l'échéance, au grand dam des partisans d'un changement de législation. Après la convention citoyenne sur la fin de vie, majoritairement favorable à une aide active à mourir, Emmanuel Macron avait demandé à ses ministres un projet de loi "avant la fin de l'été" 2023.

Il sera finalement présenté courant février 2024.

"Cette loi traitera nos compatriotes en âge adulte qui ont leur discernement et qui ont des maladies incurables avec des souffrances qu'on appelle réfractaires aux traitements", a-t-il encore détaillé.

Il a cité l'exemple de "quelqu'un qui a aujourd'hui une maladie dégénérative sans espoir, la maladie de Charcot, quelqu'un qui a un cancer dont on sait qu'il est incurable".

Cérémonie d'ouverture des JO à Paris

Emmanuel Macron a assuré qu'il y avait évidemment des "plans B" pour la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques à Paris, "en cas de menace potentielle".

"Il y a évidemment des plans B, des plans C, etc...", pour l'organisation de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris, a assuré le chef de l'État, alors que le président du parti Les Républicains Eric Ciotti avait récemment suggéré de renoncer à l'organiser sur la Seine, car la sécurité pourrait ne pas y être assurée.

Ce plan B interviendrait "en cas de menace potentielle", "si vous avez une montée des tensions internationales ou régionales, si vous avez une série d'attaques" comme en novembre 2015, a-t-il expliqué.

Une chasse à l'homme contre Depardieu

Interrogé ensuite sur les polémiques de Gérard Depardieu, le président Emmanuel Macron a affirmé que la Légion d'honneur est un Ordre qui n'est "pas là pour faire la morale", tout en dénonçant "une chasse à l'homme" contre l'acteur, à la suite de la diffusion d'un documentaire télé choc sur la star française du cinéma.

"Il y a une chose dans laquelle vous ne me verrez jamais, ce sont les chasses à l'homme. Je déteste ça", a répondu le chef de l'État, après l'annonce par la ministre de la Culture Rima Abdul Malak qu'une "procédure disciplinaire" serait engagée par la Grande Chancellerie de la Légion d'honneur à l'encontre de l'acteur, visé par deux plaintes pour viol et agression sexuelle.

CA avec AFP