Matignon, retraite, RSA... ce qu'il faut retenir de l'interview d'Elisabeth Borne
La ministre du Travail, Elisabeth Borne, était face à Philippe Corbé ce lundi matin sur RMC et BFMTV. Elle a refusé de répondre aux rumeurs qui l'envoient à Matignon en cas de victoire d'Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle ce dimanche.
Elisabeth Borne à Matignon en cas de victoire d'Emmanuel Macron?
"Ce n'est pas du tout le sujet du moment. On a un deuxième tour dans quelques jours et moi je suis vraiment concentré sur la réélection d'Emmanuel Macron. Je pense que c'est un moment crutial pour notre pays, pour notre démocratie et pour les Français."
La réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron est-elle nécessaire?
"On vit plus longtemps, ce qui est une bonne nouvelle, mais ça veut dire qu’il y a de plus en plus de retraités. Donc si on veut assurer le financement des retraites, soit on augmente les cotisations, ce qu’on ne veut pas puisque ça entraînerait une baisse du pouvoir d’achat, soit on baisse les pensions et là non plus on ne le veut pas. Au contraire, Emmanuel Macron veut indexer dès cet été les retraites sur l’inflation. Donc ça veut dire qu’effectivement, il nous faudra travailler progressivement un peu plus longtemps. Le rythme proposé par Emmanuel Macron c’est quatre mois de plus par an, ce qui nous amène à la fin du quinquennat en 2027 à 64 ans. On veut équilibrer le système des retraites. Contrairement à Marine Le Pen, on n'essaye pas de faire croire qu’on peut travailler moins longtemps sans payer plus d’impôts ou sans avoir plus basses."
Miser sur le nucléaire, mais ne pas couper les subventions aux énergies renouvelables
"Sur les énergies renouvelables, Marine Le Pen nous dit qu’elle veut supprimer les subventions aux énergies renouvelables. Chacun sait qu'une centrale que vous décidez aujourd’hui, elle entre en service en 2035, donc d’ici là, on fait quoi ? Emmanuel Macron mise sur un mix énergétique équilibré avec les énergies renouvelables tout de suite et de nouveaux réacteurs qui viendront plus tard. Mais évidemment, en attendant, il faut continuer à investir dans les énergies renouvelables et il ne faut pas comme le souhaite Marine Le Pen démonter les éoliennes existantes."
Le RSA conditionné à une activité d'insertion: un mi-temps à 6 euros l'heure?
“J'invite Marine Le Pen à aller dans les missions locales, à Pôle emploi, elle verra ce qu'on propose. On constate qu’il y a des personnes qui ont perdu confiance en elles. Il faut leur permettre de reprendre confiance, leur permettre de découvrir des métiers en entreprise, les aider à faire un CV, à préparer un entretien d’embauche, leur permettre de se former. Tous ceux qui font semblant de croire qu’on a parlé de faire travailler des gens, c’est d’une mauvaise foi totale. Ce qu’on fait, c’est de proposer aux bénéficiaires du RSA ce qu’on met en place pour les jeunes depuis le début du mois de mars, c’est-à-dire un accompagnement très intensif. Il y a des emplois à pourvoir donc il faut que tout le monde puisse se former pour pouvoir bénéficier de ces emplois."