Mort de Jean-Marie Le Pen: "Nous ne venons pas célébrer sa mort, mais ce qu’il symbolise”

À Paris, Lyon, Marseille, plusieurs centaines d'opposants à Jean-Marie Le Pen se sont rassemblés mardi soir après l’annonce de sa mort par sa famille. Les manifestants ont célébré la mort du fondateur du Front national avec des chants, des pancartes, du champagne et des feux d'artifice. À Paris, des centaines de manifestants sont restés plusieurs heures place de la République. Une célébration évidemment particulière, mais tous assumaient leur présence pour fêter la mort de la figure de l'extrême droite.
Des fumigènes, des sourires, des danses aussi, sur le rythme de slogans improvisés. Au milieu de la foule, Anne fait partie des plus anciennes. Elle a 53 ans, elle est venue avec sa fille de 24 ans sans aucun scrupule.
“Aujourd’hui, réjouissons-nous. Ce mec incarne tout ce qu’il y a de plus détestable dans l’être humain, l’homophobie, la xénophobie… Nous ne venons pas célébrer sa mort, mais ce qu’il symbolise”, indique-t-elle.
Et si certains se posent quand même des questions. “C'est particulier de souhaiter la mort de quelqu’un”, souffle une femme. Les effusions de joie reprennent vite le dessus. Marius, lui, n'a pas hésité à venir "fêter ça" comme il dit. Et il n'y voit rien de choquant. “Célébrer la mort de quelqu’un ce n’est pas forcément ça. On se réunit surtout pour se dire que bien que lui, il ait disparu, ses fidèles sont toujours là et nous, on est toujours là pour les combattre”, lance-t-il.
"Danser sur la tombe de quelqu’un ce n’est pas terrible, mais..."
Dans un coin de la place, une petite centaine de jeunes s'excitent sur de la techno. Françoise, sortie de chez elle pour promener son chien, regarde ça de loin dans un sourire.
“C’est normal que les jeunes fassent la fête. C’est vrai que danser sur la tombe de quelqu’un ce n’est pas terrible, mais quelqu’un qui est facho, ça fait du bien”, indique-t-elle.
En repartant, elle slalome entre les bouteilles et canettes de bière abandonnées sur le sol pendant que des dizaines de manifestants continuent leur célébration à coup de slogans antifascistes.
Ces manifestations n'ont cependant pas été du goût du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
"Rien, absolument rien ne justifie qu'on danse sur un cadavre. La mort d'un homme, fût-il un adversaire politique, ne devrait inspirer que de la retenue et de la dignité. Ces scènes de liesse sont tout simplement honteuses", a commenté le ministre sur X.