Niche RN à l'Assemblée: Marine Le Pen compte piéger le gouvernement avec les peines planchers

C'est ce jeudi que le Rassemblement national à la main sur l'ordre du jour à l'Assemblée nationale. Lors de sa "niche parlementaire", de 9h à minuit, c'est lui qui décide des textes examinés. Ce jour n'arrive qu'une seule fois par an pour chaque groupe de l'opposition.
Le parti de Marine Le Pen voulait profiter de cette occasion pour mettre sur la table une proposition d'abrogation de la réforme des retraites et tenter de piéger la gauche, mal à l'aise à l'idée de voter un texte porté par le parti d'extrême droite. Mais le texte a été vidé de sa substance en commission et jugé irrecevable par Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale.
Mais les députés RN espèrent aussi réussir à piéger ceux qui soutiennent le gouvernement de Michel Barnier en proposant le retour des peines planchers.
Contradictions chez LR et chez les macronistes
Contraindre les juges et viser les récidivistes... Avec cette proposition, le RN veut imposer des condamnations minimales et les appliquer à ceux qui commettent des crimes et des délits pour trafic de drogue.
Mais pour le parti de Marine Le Pen, l'objectif premier, et assumé, est avant tout de piéger la droite et les macronistes avec cette mesure populaire. Pour les LR, pas de cordon sanitaire, ils la voteront. Mais, première contradiction, le ministre qui représentera le gouvernement, lui-même encarté chez Les Républicains, devrait pourtant dire non.
Deuxième contradiction, cette fois-ci chez les macronistes "pur jus". Pour le Modem et Renaissance, c'est non. Mais pour Horizons, l'écurie d'Edouard Philippe, c'est plus compliqué. Ils avaient déjà plaidé pour ces peines planchers l'an dernier. Et devraient se prendre au jeu des amendements. A tel point que la gauche, elle viscéralement opposée, craint que le RN puisse l'emporter, et a donc prévu une présence en nombre dans l'hémicycle.