RMC
Politique

"On peut voir des matchs depuis sa cellule": les conseils lunaires de Balkany à Sarkozy sur la prison

placeholder video
L'ancien baron de Levallois Patrick Balkany, condamné à de la prison et incarcéré dans plusieurs établissements pénitentiaires, s'est permis de donner des conseils à l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy sur la détention.

Après sa condamnation, Nicolas Sarkozy connaît sa date d'incarcération à la prison de la Santé. L'ancien président de la République dormira derrière les barreaux pour la première fois le 21 octobre. À cette date, ses avocats déposeront une demande de mise en liberté, qui sera examinée dans un délai de 2 mois maximum par la cour d'appel. En attendant cette décision, l'ancien chef de l'Etat restera emprisonné.

Une expérience qui sera forcément "dépaysante" pour celui qui a été condamné à 5 ans de prison pour association de malfaiteurs en raison d'un supposé financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.

Nicolas Sarkozy pourrait donc être preneur de conseils afin de préparer au mieux son séjour et pour cela, rien de tel que Patrick Balkany, vieux compagnon de route politique de l'ancien président et ancien maire de Levallois-Perret (LR), qui a lui aussi été emprisonné à la prison de la Santé (Paris) mais aussi à Fleury-Mérogis (Essonne), entre autres pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale.

"Afrique noire contre Maghreb"

"À Fleury, l’avantage, pour un amateur de foot comme Nicolas, c’est que vous pouvez assister depuis votre cellule à des matchs tous les matins et tous les après-midi. Toujours les mêmes, Afrique noire contre Maghreb… À la Santé, l’avantage, c’est que vous pouvez apprendre le Coran, puisque de grosses radios installées diffusent des prières…", explique-t-il, provocateur, dans les colonnes de Marianne.

"La Santé, c'est plus familial. Plus propre. Fleury, c'est dégueulasse".
"On s'en fout, on s'en fout pas" : Michel Fournier apprend sa nomination à la télévision - 16/10
"On s'en fout, on s'en fout pas" : Michel Fournier apprend sa nomination à la télévision - 16/10
9:30

Des propos qui choquent ce jeudi sur le plateau des Grandes Gueules: "Ça me choque énormément, je ne sais pas pourquoi on écoute encore ce monsieur, qui a fait plusieurs séjours en prison", se désespère Flora Ghebali.

"Je trouve que le débat autour de la sanction de Sarkozy est déplacé: la dignité, c’est de le laisser se faire enfermer tranquillement et d’arrêter d’en faire tout un sujet autour d’un homme politique qui va en prison. Il y a des gens qui vont en prison tous les jours ; la prison, c’est la même pour tout le monde. Ça m’a mis mal à l’aise", ajoute-t-elle sur RMC et RMC Story.

Et pourtant, l'ancien député des Hauts-de-Seine conseille par exemple à Nicolas Sarkozy de ne pas se promener, sous peine d'être photographié par les détenus. D'après les gardes, "ils ont tous les téléphones. On en saisit 10 par jours mais il en rentre 20", rapporte-t-il. Pour le téléphone, cela peut prendre aussi quelques jours avant qu'il puisse s'entretenir avec ses proches, prévient Patrick Balkany.

"Les numéros normaux sont écoutés, sauf ceux des avocats... Enfin en principe. Mais Nicolas a l'habitude qu'on écoute ses avocats", glisse-t-il, là aussi provocateur, du fait que l'ancien président avait été mis sur écoute et ses conversations avec son avocat, même avec un autre téléphone et le nom d'emprunt Paul Bismuth, avaient été passées au crible.

"Une expérience"

L'ancien baron de Levallois prédit les futures journées de Nicolas Sarkozy: "Il passera ses journées à lire et écrire. Il aura accès à la bibliothèque qui a tous les classiques. Ce qui est terrible, c'est l'isolement. 24 heures sur 24", met-il en garde, avant de se remémorer:

"J'ai même reçu un député LFI. C'était sympa, ça passait le temps. Tout ça, c'est une expérience. Il faut prendre cela comme une expérience même si je trouve cela honteux de mettre un ancien président en prison."

Le relativisme de Patrick Balkany s'explique du fait que l'ancien président ne devrait effectivement pas s'éterniser en prison, si sa demande de mise en liberté est acceptée.

De la nourriture... normale !

Des conseils distillés dans la presse puisque Nicolas Sarkozy n'a pas voulu voir Patrick Balkany. "Je lui ai envoyé des messages, des textos, et j'ai proposé de venir le voir mais il a décliné [...] Nicolas ne parle pas de son procès, ni de la prison. Il ne veut pas en parler. Il fait comme si de rien n'était. Il n'y tient pas. On peut le comprendre", fait savoir l'ancien maire de Levallois.

Pour autant, Patrick Balkany se souvient avec effroi de son incarcération. "Une fois que vous pouvez cantiner, vous pouvez acheter vos œufs, vos pâtes. La bouffe normale ne me donne pas très envie. Pas de vin, pas d'alcool mais Nicolas ne boit pas. Il s'habituera aux chocolats de la cantine!"

RMC