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Police-Justice

Un moment d'histoire: comment Nicolas Sarkozy a réagi à sa condamnation à 5 ans de prison?

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Jugement historique à l'encontre d'un ancien président de la République. Nicolas Sarkozy a été condamné à 5 ans de prison avec mandat de dépôt à effet différé, ce qui signifie qu'il devra - quoi qu'il arrive - passer par la case prison.

Nicolas Sarkozy mesurait-il, avant de se rendre à l'audience ce jeudi, le risque qu'il soit condamné à de la prison ferme et de surcroît avec mandat de dépôt? Indéniablement puisque pour rappel, le parquet national financier avait requis, le 27 mars dernier, sept ans d'emprisonnement dans le cadre du supposé financement libyen de sa campagne présidentielle, en 2007, par le clan Kadhafi. Il a finalement été reconnu coupable d'association de malfaiteurs mais relaxé pour les faits de corruption qui lui étaient reprochés.

L'ancien président de la République (2007-2012), qui a toujours été condamné à chaque fois qu'il a comparu devant un tribunal correctionnel, était ce jeudi accompagné de sa femme Carla Bruni et - chose jamais vue pour l'instant - de ses trois fils, Jean, Pierre et Louis Sarkozy. Signe que lui et son clan pouvaient s'attendre à une décision lourde de la part de la Justice.

Au moment du prononcé de la peine, Nicolas Sarkozy est debout et se tient à la barre, face à la présidente. Des "whouah" s'élèvent dans la salle d'audience au moment ou la magistrate annonce les cinq ans d'emprisonnement avec mandat de dépôt différé. Car la sentence est tombée. L'ancien homme fort de la droite ira en prison. À l'issue de l'audience, c'est lui qui réunit ses quatre avocats pour un conciliabule, avant de s'exprimer immédiatement devant la presse.

"La haine n'a donc décidément aucune limite"

"La haine n'a donc décidément aucune limite", a-t-il ensuite réagi publiquement devant la presse - chose rare là aussi - en quittant la salle.

"J'assumerai mes responsabilités (...) et s'ils veulent absolument que je dorme en prison, je dormirai en prison. Mais la tête haute", a asséné l'ancien président de l'UMP et des Républicains.

L'un de ses avocats, Jean-Michel Darrois, a fait part de la stupéfaction de son client et de ses conseils. "On est stupéfaits et très étonnés. On pensait que son innocence serait reconnue", a-t-il réagi. Ce dernier a indiqué que l'ancien président "n'était pas content" mais restait "combatif".

Carla Bruni arrache la bonette du micro de Mediapart

Côté réactions toujours, l'épouse de l'ancien président a de son côté arraché la bonette du micro du journaliste de Mediapart, média d'investigation en ligne cofondé par Edwy Plenel, à l'origine des révélations sur cette affaire franco-lybienne. "Le tribunal a été plus loin en déclarant solennellement que le document Mediapart qui était à l'origine de cette procédure était, je cite, un faux", a d'ailleurs fait valoir Nicolas Sarkozy devant la presse.

Si la justice l'a relaxé pour les faits de corruption, elle a considéré qu'il était coupable d'association de malfaiteurs pour avoir "laissé ses proches collaborateurs et soutiens politiques sur lesquels il avait autorité" solliciter les autorités libyennes "afin d'obtenir ou tenter d'obtenir des soutiens financiers en Libye en vue d'obtenir le financement" de sa campagne de 2007.

"Je n'ai aucun esprit de revanche, je n'ai aucune haine et que chacun comprenne bien et l'entende, je me battrai jusqu'à mon dernier souffle pour prouver ma complète innocence", a conclu Nicolas Sarkozy.

LM avec GB