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Taxe sur l’électricité: une forte hausse en vue et des tensions à l’Assemblée

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On ne verra pas les effets de la baisse des tarifs de l'électricité l'année prochaine. La baisse qui était prévue sera "annulée" par le doublement de la taxe électricité. Une façon de faire jusqu'à 7 milliards d'euros d'économies d'après le journal Les Echos. Ce qui aimente les tensions à l'Assemblée nationale.

La hausse semblait inéluctable, elle pourrait être encore plus forte que prévue. Selon les informations des Echos, la taxe sur l'électricité pourrait finalement être doublée l'année prochaine. Le journal évoque un doublement de l'ACCISE sur l'électricité. Une taxe payée par tous les consommateurs 21 euros par mégawattheure aujourd’hui. Elle passerait donc à 40 voire 42 euros selon Les Echos.

Cela rapporterait 6 à 7 milliards dans les caisses de l'Etat. Et ça se traduirait, en théorie, par un surcoût de 120 euros par an pour un ménage moyen. En théorie seulement, car le prix de l'électricité sur le marché de gros est en forte baisse. Suffisamment pour absorber cette hausse de taxe. C'est en tout cas le pari de l'exécutif. Prélever plus, tout en tenant la promesse d'une baisse de la facture d'électricité l'an prochain: moins 9% pour près de deux tiers des foyers français abonnés au tarif réglementé, selon nos informations.

Restent les autres, ceux qui ont souscrit à une offre de marché et qui ont déjà bénéficié de la baisse des prix de gros. Eux seront frappés de plein fouet par la remontée brutale des taxes.

La levée de bouclier est quasi générale quand on évoque cette hausse de la taxe sur l'électricité. Le député RN Jean-Philippe Tanguy est à moitié surpris.

“La hausse est encore pire que prévu, certes, et elle est inacceptable. Au lieu de profiter d’une petite baisse sur les tarifs de gros, les Français vont se faire avoir. Pour le moment, je vois des taxes dans tous les sens et je ne vois aucune baisse des dépenses de l'administration française”, déplore-t-il.

Un hausse trop importante?

Et pour l'insoumise Aurélie Trouvé, c'est aussi une forme de trahison de Michel Barnier. “Le Premier ministre avait promis de ne pas toucher au pouvoir d’achat des classes moyennes, des gens qui ont des faibles revenus, ça a tenu une semaine”, dénonce-t-elle.

A 40 euros du mégawatteur, la marche est trop grande aussi pour Charles de Courson. Le rapporteur général du budget privilégie bien une hausse, mais pas au-delà de 32 euros.

“La sagesse, c’est de revenir aux taux d’avant la crise mais de ne pas aller au-delà”, indique-t-il.

Une position partagée par plusieurs députés macronistes, mais aucun n'a souhaité s'exprimer publiquement.

Romain Cluzel et Julien Coudrot avec Guillaume Descours