"Une bataille culturelle": la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak cible le RN

Il se dit, dans les coulisses du pouvoir, que la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, a sauvé sa place en se levant micro à la main en pleine cérémonie des Molières pour répondre, ulcérée, à deux actrices de la CGT. Mais en réalité, celle qui était la conseillère culture d’Emmanuel Macron s’impose depuis un moment, à bas bruit, dans le débat public.
"Sous ses airs de techno, c’est un animal politique au caractère bien trempé", dit à RMC un conseiller ministériel.
Sa cible: le Rassemblement national. En janvier, elle dira que "la bataille contre le RN est une bataille culturelle". La semaine dernière, face au monde du cinéma à Cannes, elle alerte sur les menaces sur la liberté d’expression et de création, si "par malheur", dit-elle, le RN arrivait au pouvoir.
"Une bataille culturelle" contre le RN
Elle estime que certains élus du parti de Marine Le Pen voudraient conditionner les aides aux films qui promeuvent l’histoire de France, sur Jeanne d’Arc ou Napoléon par exemple. Au parti à la flamme, on la dit idéologue, militante, wokiste et est surnommée la "ministre de la déculture".
Ce combat, la ministre le mène aussi au Parlement, comme mercredi, en commission, où la ministre est interpellée par Caroline Parmentier, une députée du RN. Elle se dit indignée par un tableau qu’elle juge pédopornographique, exposé au Palais de Tokyo. La justice l’a pourtant autorisé. La ministre lui répond: vous avez "le droit d’être choqué, oui, mais de faire décrocher un tableau, non". Pour elle, le RN se pose "en censeur". Les marinistes condamnent en bloc cette sortie de la ministre.
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"Elle s'en sort très bien" selon un élu LFI
Rima Abdul-Malak dénonce aussi les dérives d'extrême gauche, remontée, par exemple, contre les activistes qui à l’automne aspergeaient avec de la soupe des tableaux dans les musées, mais aussi contre les élus qui soutiennent ces actions. Mais pour elle, il n'y a pas de signe égal entre extrême droite et extrême gauche.
Sans doute parce qu’elle voit avec le RN un risque plus grand d’arriver au pouvoir. Du côté de La France insoumise, un député, bien loin pourtant d’adouber sa politique culturelle, lui reconnaît que "face au RN, elle ne cède pas à la provocation". "Elle s’en sort très bien", conclut-il.