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Whirlpool: "on n’est pas là pour arbitrer le 2e tour entre Macron et Le Pen"

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Folle journée à Amiens mercredi, où Marine Le Pen et Emmanuel Macron se sont succédés dans des visites surprises à l’usine Whirlpool d’Amiens, qui devrait être délocalisée en Pologne malgré les bénéfices de la société américaine. Patrice Sinoquet, délégué syndical CFDT, livre son récit à RMC.fr.

Patrice Sinoquet est délégué syndical CFDT de Whirlpool Amiens.

"Je faisais partie des 7 personnes qui se sont déplacées à la CCI d’Amiens pour l’entretien avec Emmanuel Macron. En toute sincérité, moi, je ne savais pas que Marine Le Pen était en train de visiter l’usine en même temps. Et je ne suis pas sûr que M. Macron était au courant, mais il avait déjà dit qu’il irait sur le parking de Whirlpool rejoindre les salariés.

Je ne sais pas si ces visites seront utiles. On ne sait plus ce qui l’est aujourd’hui. Par contre, médiatiquement, pour nous c’est une journée 150% réussie. Politiquement, on n’est pas là pour arbitrer le 2e tour. Nous, notre préoccupation, c’est notre job. C’est dans un an. On sait pertinemment que dans un an, quoi qu’il arrive, le site de Whirlpool Amiens deviendra le site de Whirlpool à Lodz en Pologne.

Est-ce que leurs solutions ont convaincu? Non, on sait qu’il aurait fallu veiller au grain des délocalisations des multinationales depuis déjà un petit bout de temps. Notre gouvernement actuel et celui encore d’avant se sont endormis sur leurs lauriers, sinon on n’en serait pas là aujourd’hui. Alors ce ne sont surtout pas les nouveaux prétendants à la présidence qui vont changer quelque chose en 15 jours de temps.

Pour tout vous dire, la visite de Marine Le Pen a été plutôt bien pris par les salariés. Ça a été vraiment une bonne réception. Oui, il y avait aussi des militants FN. On les a déjà vu trois ou quatre fois, ce n’était pas la première fois qu’on les voyait. Celle d’Emmanuel Macron était un peu moins bonne. On sait pourquoi. Pourquoi avoir attendu trois mois pour venir? Il dit qu’il est amiénois, alors pourquoi il a attendu la qualification au 2e tour pour venir sur le site d’Amiens?

"On a refermé les barrières devant la presse pour pouvoir avoir un dialogue Macron-salariés"

La prise de parole qu’il a faite avec la presse, il était inabordable. Donc on a mis le holà. On a pris une sono, et on a fait entrer uniquement les salariés de chez Whirlpool sur le parking et on a refermé les barrières devant la presse pour pouvoir avoir un dialogue Macron-salariés. Il y a eu un question-réponse qui a bien fonctionné.

Les promesses de Marine Le Pen, je ne peux pas vous en parler, je n’étais pas là. Et de Macron on n’a pas eu de promesse, on a eu des engagements s’il est élu président de la république. Qui est d’être attentif au bon fonctionnement de notre PSE. Les gens ont lu son programme, ils ont entendu parler de mondialisation, donc ils sont réticents par rapport à ce genre de propos".

Antoine Maes