"Ça sent un peu le fioul et le gazole": les agriculteurs de l'agglomération rouennaise inquiets après l'incendie

À Rouen, les agriculteurs regrettent le manque d'information et craignent pour la santé de leurs cultures et de leurs animaux.

Malgré les mises en garde, les autorités se veulent rassurantes et écartent tout risque de pollution après l'incendie d'une usine Lubrizol, un site industriel classé Seveso "seuil haut". Pourtant les habitants de la région rouennaise restent inquièts, à commencer par les agriculteurs.

C'est le cas de Frédéric Dutot qui a vu jeudi le nuage de fumée dégagé par l'incendie passer juste au dessus de son champ: "C'est facile de constater sur certaines feuilles des auréoles de couleur que les vaches vont brouter. Quand on frotte dessus ça a du mal à s'en aller et on craint pour les vaches, mais d'après le préfet ce n'est pas dangereux". En l’absence d’arrêté préfectoral interdisant le pâturage, Fréderic a décidé de lui même de rentrer ses vaches. 

Laxisme

Des traces d'hydrocarbures sont visibles, collées à la tôle de son hangar: "Ça sent un peu le fioul et le gazole", explique l'agriculteur qui s'inquiète de devoir confiner ses vaches jusqu'à l'hiver. "Il y a besoin de prendre des mesures rapides et pas dans trois jours", assure Frédéric qui fustige le laxisme du préfet de Seine-Maritime.

Une vingtaine de galettes d'hydrocarbures ont déjà fait leur apparition vendredi sur la Seine. Des barrages anti-pollution ont été mis en place sur la Seine, a expliqué hier la préfecture.

Romain Poisot (avec Guillaume Dussourt)