Carrefour, Leclerc, Casino... Qui sont les bons et les mauvais élèves en matière de réduction des pesticides?
Greenpeace dresse un bilan dressé 5 ans après le lancement d’une opération intitulée "Course Zéro Pesticide", qui met en compétition en quelque sorte les enseignes de la grande distribution en matière de réduction des pesticides.
La mauvaise nouvelle c’est qu’aucune enseigne selon Greenpeace n’a réussi à réduire massivement l’usage des pesticides, mais il y en a quand même qui ont fait de gros efforts, notamment Carrefour qui arrive en tête du podium, avec une baisse significative de l’usage des produits phytosanitaires dans ses fruits et légumes.
Les autres enseignes sont toutes loin derrière, même si Monoprix a aussi fait des efforts avec une réduction des pesticides dans certaines filières comme les pêches, les pommes, les poires et les agrumes.
Qui sont les mauvais élèves ?
C’est surtout le distributeur Leclerc qui est pointé du doigt par Greenpeace. En 2016, le PDG Michel-Edouard Leclerc s'était engagé à accompagner ses producteurs pour réduire de 50% l'usage des pesticides dans les fruits et légumes, mais finalement c’est seulement à partir de 2018 que l'enseigne a commencé à soutenir quelques agriculteurs en conversion bio et selon Greenpeace "aucun indicateur n'atteste ne serait-ce que d'un début de réduction des pesticides".
Intermarché s'était aussi engagé à atteindre une réduction de moitié de l'usage de pesticides dans ses fruits et légumes. Malheureusement, l’enseigne a misé sur l'offre "Zéro Résidu de Pesticides" plutôt que sur le bio, et ce label Zéro Résidu de pesticides n'est pas suffisamment fiable selon l’ONG qui salue quand même un travail pour supprimer les molécules les plus dangereuses.
Pourquoi les enseignes ont autant de mal à tenir leurs promesses ?
Il y a plusieurs explications. La première c’est que même si elles font des efforts elles le font sur leurs propres marques, des marques distributeurs qui représentent une faible part du volume total des fruits et légumes vendus. Une autre explication selon Greenpeace c’est que les enseignes ne rémunèrent pas assez, les efforts des producteurs.
Et puis surtout, tous les distributeurs continuent d’importer des fruits et légumes pour augmenter leurs marges ce qui tire les prix vers le bas, et qui évidemment n’incite pas les agriculteurs et les agricultrices à prendre des risques financiers ce qui est inévitable pour réduire l'usage des produits phytosanitaires dans les exploitations.