Dans le Var, le village de Correns est 100% bio depuis 1995
Entre les pieds de vigne, des chevaux de trait broutent paisiblement quelques fleurs blanches. Le bio est la fierté du village de Correns, 950 habitants. Le petit village agricole, perdu au bout d’une route de la Provence verte, dans le Var, s’est autoproclamé premier village bio de France. Il fait en effet office de précurseur : depuis les années 1990, le hameau s’est engagé dans une démarche de conversion au bio et au développement durable, notamment de ses terres agricoles.
Et le bio, c’est aujourd'hui la fierté du village. Fabien Mistre, viticulteur, s’est converti il y a plus de 20 ans: "Il y a 20 ans on aurait pas cru qu'à Correns aujourd’hui, nous les vignerons nous puissions vivre de notre métier. Quand on voit notre terre et qu’on sait ce que l’on fait sur l’environnement, c’est un plus pour nous et pour notre commune sans parler de financier", explique-t-il fièrement au micro de RMC.
Dans le village, on retrouve un coiffeur utilisant des produits bio, du fromage de chèvre bio, des légumes bio et des poules: "On est tous tout beau tout bio", plaisante Léa, éleveuse de poule installée depuis 8 ans à Correns.
"À l'ombre des vieux baobabs, les jeunes pousses ont du mal à éclore"
"Cela me paraît évident de faire du bio pour le bien-être animal mais aussi sur le nôtre. Quand on part sur 10.000 poules pondeuses ce n’est pas logique. Avec 250 poules, on n’est pas super riche mais on vit", assure-t-elle.
La mairie de Correns l'a soutenu pour obtenir ses permis de construire, L’impulsion vers la conversion du village au tout bio est venue du maire Michaël Latz en 1995.
"Le rôle des élus c’est d’être le catalyseur, de pousser les gens à prendre en responsabilité l’espace dans lequel ils vivent. Les agriculteurs ont commencé puis après l’école et les entreprises ont suivi et la population a envie de participer à cette dynamique-là", explique le maire du village.
Et après cinq mandats, Michaël Latz veut passer le témoin: "À l'ombre des vieux baobabs, les jeunes pousses ont du mal à éclore", philosophe l'élu. Il rend aujourd'hui son écharpe de maire pour que les jeunes générations poursuivent le chantier du bio à Correns.