"Des gens n’ont plus le droit d’entrer dans leur maison": après le séisme, le relogement inquiète

"Tout le plafond est tombé, c’est fissuré dans toutes les pièces". Après le séisme d’une magnitude de 5.3 à 5.8 qui a touché l’Ouest de la France ce vendredi, Jean-Luc, Valérie et leurs trois enfants ne peuvent plus habiter dans leur maison de La Laigne (Charente-Maritime), l’une des communes les plus touchées par la secousse. Ils doivent donc être relogés et sont aidés par le maire, Philippe Pelletier, qui prend son téléphone pour trouver des solutions. Pour cette famille, ce sera un hébergement à 20 km de leur domicile. Mais cette question du relogement inquiète Philippe Pelletier.
"Le problème aujourd’hui, c’est qu’on doit reloger entre 150 et 200 personnes, explique le maire de La Laigne dans ‘Apolline Matin’ ce lundi sur RMC et RMC Story. C’est extrêmement compliqué. Pour l’instant, ce week-end, les choses ont été réglées. Les gens se sont débrouillés avec la famille et les amis. Il y a une solidarité extraordinaire. Mais ce sont des solutions à court terme. Il faut vraiment qu’on trouve des solutions plus pérennes. Il y a une crise du logement dans la région. On a beaucoup d’offres mais ce sont des chambres, chez l’habitant. On n’a pas de maison ou très, très peu."
Et après les solutions d’hébergement urgentes et temporaires, il faudra voir à plus long terme. "Ça va être pour plusieurs mois, voire un an ou deux, estime Philippe Pelletier. Des maisons classées noires, il y en a plus de la moitié sur toutes les maisons fissurées. Les gens n’ont plus le droit d’y dormir, ni d’y entrer. Seuls les pompiers peuvent y aller. Moi, la mienne est classée rouge, je peux y aller mais je n’ai pas le droit d’y dormir. Le bilan n’est pas définitif mais il y a plus de 100 maisons comme ça, plus de la moitié du village."
"Si les gens n’ont pas une aide financière, ils ne tiendront pas"
Cet élu va donc solliciter le ministre de la Transition écologique et de Cohésion des territoires, Christophe Béchu, qui se rend sur place ce lundi. "On va lui demander de l’aide, pour reloger, et surtout de l’aide financière parce que les assurances ne prennent pas forcément beaucoup de choses en charge, souligne Philippe Pelletier. Il y a des gens qui ont encore des emprunts à payer et qui vont se retrouver à payer un loyer. Si les gens n’ont pas une aide financière, ça ne pourra pas aller, ils ne tiendront pas. Il y a des maisons, en l’état, qui ne sont même plus vendables, ou alors pour rien. Il est question que certaines soient démolies."
Des dégâts qui concernent aussi les édifices de La Laigne. "L’école est fermée, tous nos bâtiments communaux sont endommagés, indique le maire. L’église est abimée, le clocher est sur le point de s’effondrer. La mairie, on y va, mais il y a un mur derrière qui ne tient plus beaucoup. Les hangars communaux sont touchés. La salle des fêtes n’est plus accessible." En attendant les travaux, c’est toute la vie de cette commune de 500 habitants qui a été impactée par ce tremblement de terre, le plus puissant en France depuis une cinquantaine d’années.