Emmanuel Macron, pas si vert ?

Emmanuel Macron va recevoir le titre de champion de la terre et du climat à l'occasion de la deuxième édition du One Planet Summit ce mercredi à New York. Mais entre les mots et les actes, le Président français est-il vraiment ce héros qu'il voudrait être dans la lutte contre le changement climatique? Pas si sûr d'après les conclusions de l'Observatoire Climat-Energie qui met en avant les engagements de la COP 21 non tenues par la France.
A la tribune des Nations Unies, Emmanuel Macron s’est posé une nouvelle fois en chef de file de la lutte contre le changement climatique. Il a défendu avec panache l’accord de Paris et mis la pression sur les Etats-Unis : "La décomposition annoncée de l’accord de Paris a été déjoué car nous avons su rester uni malgré la décision américaine de s’en retirer". Ainsi, le Président français a appelé à ne plus signer d'accords commerciaux avec les pays qui ne respectent pas l'Accord de Paris. Des mots forts en préambule d'un autre événement climat ce mercredi, à New York.
Efforts insuffisants
C’est justement lors de la deuxième édition du One Planet Summit que le chef d’état français recevra deux distinctions. Il sera sacré « champion de la terre », pour son organisation du premier sommet l'an dernier à Paris puis désigné « champion du climat » avec quatorze autres dirigeants. Est-ce vraiment une juste récompense ? En tout cas dans les actes, les récentes conclusions de l’Observatoire Climat-Energie ne vont pas dans ce sens. Cette instance, crée par plusieurs ONG, a examiné chacune des promesses faites lors de la COP 21 et les voyants sont au rouge.
Par exemple, l’an dernier les émissions de gaz à effet de serre de la France ont dépassé de près de 7% le plafond fixé. La consommation d'énergie est également repartie à la hausse alors que l'accord de Paris prévoit qu'elle soit divisée par deux d'ici à 2050. Une ambition qualifiée « d’impossible à atteindre » selon les ONG. Des efforts insuffisants pour augmenter la part des renouvelables sont également soulignés. Alors que l’objectif de 32% était fixé pour 2030, la France atteindra péniblement la moitié d’après les conclusions de l’Observatoire Climat-Energie. En la matière, la France figure par les cancres de l’Europe selon Eurostat.