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Empoisonnements, pièges… Le loup menacé en France par le braconnage

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Un rapport indépendant alerte sur le braconnage du loup. Selon ses chiffres, c'est 15 à 20% des loups morts en Auvergne-Rhône-Alpes. Un phénomène qui se banalise et s'organise selon les auteurs.

La situation du loup en France inquiète beaucoup la fédération France Nature Environnement, notamment dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Pour la première fois depuis les années 1990, période de retour naturel du loup dans l’Hexagone, l’existence de l'animal en France est menacée.

Elle s'appuie sur le rapport d'un groupe indépendant qui suit l'évolution du prédateur depuis plusieurs années. Les meutes se reproduisent moins, perturbées par une augmentation du nombre de tirs de prélèvement. Mais aussi par le braconnage et les empoisonnements...

Selon le rapport, le braconnage pourrait être responsable de 15 à 20% des loups morts sur le territoire. Dans son rapport, France Nature Environnement en Auvergne-Rhône-Alpes dresse un constat alarmant.

“Un loup qui est encore vivant au 1er janvier a une chance sur deux d’être mort au 31 décembre”, indique Roger Mathieu, l’un des référents loups dans la région.

Notamment à cause d’une hausse des actes de braconnage selon l’association. Des morceaux de viandes empoisonnés, mais aussi “l’utilisation de pièges à palette ou de pièges à mâchoires pour le loup”, appuie-t-il.

"Il faut mesurer l’impact au niveau des troupeaux"

Pour inverser la tendance, France Nature Environnement demande plus d’investissement dans l'Office français de la biodiversité (OFB). “Ce sont eux qui détectent les cas de braconnage et qui font les enquêtes. Il faut qu’ils aient beaucoup plus de moyens financiers et humains”, demande Roger Mathieu.

Des actes illégaux dénoncés par la Fédération nationale ovine. “On ne prône pas le braconnage, il y a un trop gros risque. Par contre, il faut mesurer l’impact au niveau des troupeaux et des éleveurs”, estime Claude Font, secrétaire général et éleveur en Haute-Loire. Car selon lui, les dégâts du loup sur les troupeaux sont toujours plus importants.

“Les constats par rapport à l’année dernière sont en augmentation de 14%, le nombre de victimes de 27% au niveau national”, décrypte-t-il.

Selon les chiffres de la direction régionale de l'environnement, 9 loups ont été tués illégalement l’année dernière.

Vincent Chevalier avec Guillaume Descours