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Faut-il instaurer une distance minimale entre les habitations et les zones d'épandage? Ça fait débat sur RMC

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Une grande consultation de trois semaines est lancée à partir d'aujourd'hui sur internet. Le gouvernement veut savoir si les Français sont favorables à la mise en place d’une distance minimale allant de 5 à 10 mètres entre les maisons et les champs traités avec des produits phytosanitaires. Un sujet qui divise la société.

De 5 à 10 mètres entre les habitations et les zones d’épandage : c’est une recommandation de l’agence nationale de sécurité sanitaire. Le gouvernement s’appuie sur cette recommandation. Un bon début mais qui reste insuffisant, disent la plupart des défenseurs de l’environnement.

"La distance qu'on juge minimale pour protéger les riverains c’est entre 100 et 150 mètres"

C’est le cas de François Veillerette, directeur de l'association Générations Futures, qui lutte contre les pesticides.

"Le principe c’est de trouver enfin une distance entre les zones traitées par les pesticides et les habitations. C’est en soi une bonne nouvelle mais le problème maintenant c’est que la distance proposée est ridiculement petite et qu’elle ne protégera pas les personnes. 5 mètres pour les cultures basses et 10 mètres pour les cultures hautes, ça ne va pas réduire de manière significative l’exposition des riverains. La distance que nous on juge minimale pour protéger les riverains c’est entre 100 et 150 mètres".

150 mètres c’est aussi la distance préconisée par le maire de Langouet en Ille-et-Vilaine, qui a vu son arrêté anti-pesticides suspendu par la justice. Il n’est pas question de mettre une telle distance, affirme le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, bien conscient que toute la profession s’inquiète.

"On est prêts à discuter sur cette demande de la société d’encore consolider la sécurité des riverains"

C’est le cas de Christian Durlin, vice-président de la commission environnement à la FNSEA.

"Pour nous, c’est un problème ces zones de non-traitement parce que ça revient à des zones de non-culture et donc des retraits importants de surfaces agricoles. C’est un préjudice économique qui n’est pas supportable. On est prêts à discuter sur cette demande de la société d’encore consolider la sécurité des riverains. C’est important qu’on recrée ces cellules de dialogue sur ces questions là parce qu’il y a une incompréhension qui est très forte sur l’utilisation des produits phytosanitaires".

Des distances réglementaires existent déjà dans trois autres pays européens: l’Allemagne, la Belgique, la Slovénie. Elles vont de 2,5 mètres à 50 mètres et l’épandage est interdit quand le vent souffle à plus de 20 km/h en Wallonie.

Quentin Vinet (avec Caroline Petit)