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Faut-il réintroduire les ours dans les Pyrénées? Ca fait débat sur RMC

Les ours ont-ils leur place dans les Pyrénées? La question fait débat. Nicolas Hulot souhaite réintroduire deux ourses femelles dans les Pyrénées-Atlantiques, où deux mâles vivent déjà. La préfecture du département avait lancé une consultation pour demander l'avis du public.

Un grand oui... Ou presque. Alors que Nicolas Hulot souhaite réintroduire deux ourses femelles dans les Pyrénées-Atlantiques à l'automne, le ministre de la Transition écologique cherche toujours à convaincre les anti-ours.

Jeudi, les résultats de la consultation des Français sur Internet "pour ou contre cette réintroduction" ont été dévoilés: 89% sont favorables à l'arrivée de deux nouveaux ours. Si l'on regarde uniquement le vote des Pyrénéens, c'est aussi un "oui" massif, à 71%. Et même les votants qui habitent dans les communes de montagne, donc ceux directement concernés se prononcent pour la présence de deux nouveaux ours, à 58%. 

"Hulot est au pied du mur, mais aussi dos au mur"

Des résultats qui ne surprennent pas Alain Reynes, président de l'association Pays de l'Ours-Adette sur RMC:

"A chaque consultation du public, on tombe sur des résultats similaires. Ca va faire dix ans qu'on tergiverse, non seulement, Nicolas Hulot est au pied du mur, mais il est aussi dos au mur. On est au seuil de la disparition de l'espèce dans cette région, donc il n'y a vraiment aucune raison que l'Etat ne doit pas suite. Ce serait même incompréhensible".

"Sacrifier le pastoralisme, c'est inadmissible"

Mais pour les anti-ours, cette consultation n'a aucun poids et ne changera rien à leur combat. 450 brebis ont été tués par l'animal l'an dernier, selon les chiffres de la Confédération paysanne.

"On continue le combat pour que la situation s'améliore", c'est ce que rappelle François Thibaut, éleveur de moutons en Ariège, dans les Pyrénées centrales, là où une quarantaine d'ours vivent déjà.

"Ce n'est pas la présence des ours qui me gêne. C'est une espèce emblématique. Le problème, c'est qu'il y a des dégâts sur les troupeaux, sur les personnes. La situation n'est pas du tout maîtrisée. L'Etat ne peut pas décider de sacrifier le pastoralisme pour faire une zone de conservation des grands prédateurs. Ca, c'est inadmissible" explique-t-il sur RMC.

Malgré les oppositions toujours vives, Nicolas Hulot semble déterminé. Le ministère de la Transition écologique veut atteindre une cinquantaine d'ours dans les Pyrénées à l'horizon 2028. Ils sont 43 aujourd'hui.

Victor Joanin et X.A