Fermeture du Marineland d'Antibes: que vont devenir les deux orques du parc?

Le Marineland d’Antibes, dans les Alpes-Maritimes, a déposé sa demande de transfert de deux orques du parc, Wikie et son fils Keijo, vers un parc espagnol, le "Loro Parque" à Tenerife, aux Canaries. C'est désormais aux services de l'État de donner ou non le feu vert à ce transfert. Ils ont deux mois pour le faire. Une piste évoquée par la ministre de la Transition Écologique sur Instagram. Agnès Pannier-Runacher s'oppose à tout transfert vers un site "pas adapté".
Car dans ce parc de Tenerife, quatre orques sont mortes ces quatre dernières années et le parc espagnol pourrait ensuite envoyer les cétacés vers la Chine, où la loi de protection animale n'est pas à la hauteur.
Contacté, le ministère répond que la décision revient au Marineland, propriétaire des animaux et que c'est ensuite à la préfecture des Alpes-Maritimes de trancher. Mais du côté de la préfecture, on nous renvoie... vers le ministère. Difficile d'assumer cette décision symbolique. Alors que le Marineland vient de fermer, quel autre choix?
Un casse-tête
Reste l'option des sanctuaires marins. La ministre de la Transition Écologique a annoncé saisir ses homologues grecs, italiens et espagnols pour monter un projet en Méditerranée. Les sanctuaires marins sont des immenses espaces dans un bras de mer fermé, où les animaux sont nourris et entourés de soins constants. Du côté des associations, Sea Shepherd encourage cette coopération européenne. One Voice pousse plutôt pour l'envoi des deux orques dans un sanctuaire en construction dans l'Est du Canada.
Autre question épineuse: le financement. Entretenir les deux orques coûte plus d'un million d'euros par an. Pour le Marineland, lourdement endetté, il est donc urgent de les transférer dans des parcs plutôt que d'attendre que des sanctuaires soient opérationnels. L'association One Voice prévient: si les orques sont finalement transférés en Espagne, elle le verra comme une victoire du lobbying de la captivité et saisira la justice.
Pour rappel, le parc Marineland d'Antibes a fermé définitivement au public le 5 janvier dernier. Une fin annoncée par une loi française de 2021, interdisant les spectacles et la captivité des cétacés à l'horizon 2026. Une fin provoquée aussi par la baisse de la fréquentation, divisée par 3 en 10 ans: de 1,2 million (en 2013-2014) de visiteurs à 425.00 par an (en 2023-2024).
En novembre dernier, la ministre Agnès Pannier-Runacher a refusé le transfert des orques vers un parc japonais qui ne permettait pas de garantir de bonnes conditions de vie aux orques. La question se pose également pour les 4.000 animaux du parc de 25ha à 200m de la mer entre Cannes et Nice. Les soigneurs s'en occupent encore, le temps de "relocaliser chaque animal".