Avenir des orques et dauphins de Marineland: un sanctuaire, "ce n'est pas construire une piscine"

La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé vendredi son intention de proposer à ses homologues espagnol, italien et grec la création d'un sanctuaire marin européen, alors que l'avenir des orques et des dauphins du Marineland d'Antibes fait polémique.
La direction du parc zoologique, qui a définitivement fermé début janvier, a annoncé cette semaine qu'elle s'apprêtait à déposer une demande de transfert de ses deux orques, Wikie (23 ans) et son fils Keijo (11 ans), vers le delphinarium de Loro Parque à Tenerife, dans l'archipel espagnol des Canaries.
Cette annonce a provoqué la colère des associations de défense des animaux. One Voice a ainsi dénoncé les conditions de vie des orques de Loro Parque, assurant qu'elles seraient pires qu'à Marineland.
"Je vais saisir mes homologues espagnol, italien et grec pour leur proposer de travailler sur un projet de sanctuaire", a ainsi exposé Agnès-Pannier Runacher, dans une vidéo sur les réseaux sociaux. "La Grèce a un projet de sanctuaire, l'Italie a un projet de sanctuaire, et je crois que tous les quatre ensemble, on peut peut-être y arriver. Je ne vous dis pas que ça va marcher, mais qui ne tente rien n'a rien".
"Une annonce floue"
Une promesse encourageante mais encore trop vague pour Murielle Armal, présidente de l'association One Voice. "Nous n'avons aucune précision, l'annonce est floue. Que se passe-t-il pour les orques et les dauphins? Comment tout cela va-t-il s'organiser? Nous ne le savons pas", s'interroge-t-elle auprès de RMC.
Beaucoup d'incertitude alors que la situation des cétacés de marineland est urgente: "Les certificats d'exportation viennent d'être demandés par Marineland. Le temps est extrêmement court", rappelle-t-elle.
"Ça ne s'improvise pas"
Ces délais sont trop courts pour créer un sanctuaire, à temps, estime Christine Grandjean de l'association C'est assez. "Si on veut que ça tienne la route et qu'au bout de trois mois, le sanctuaire ne se casse pas la figure, il faut que ce soit bien réfléchi, avec des conditions particulières. Ca ne s'improvise pas, ce n'est pas construire une piscine. On doit pouvoir continuer à nourrir et prodiguer des soins à ces animaux qui ne peuvent pas vivre sans l'homme", dit-elle.
Quatre des douze dauphins de Marineland pourraient être accueilli dans un sanctuaire à Tarente en Italie d'ici le mois de juillet, "une solution partielle" à ce problème insoluble, regrette Christine Grandjean.
Sea Shepherd France assure avoir proposé un site en France, sur lequel le ministère des Armées a mis son veto. L'ONG travaille aussi avec d'autres associations et experts internationaux à des alternatives en Europe, où des projets "déjà bien avancés" se heurtent surtout à des verrous administratifs.