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INFO RMC. Dépôt illégal de ballast dans le Gard: enquête ouverte pour atteinte à l'environnement

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RMC s’engage auprès de Florian, un agriculteur dans le Gard. Ce dernier a récemment découvert que le bois à côté de chez lui s’était transformé en décharge de ballast…

Direction le Gard, dans le parc national des Cévennes. Florian est agriculteur à Saint-Christol-lez-Alès, il cultive la vigne et les oliviers. Un beau matin d’avril, il découvre que le petit bois d’à-côté s’est transformé en décharge de ballast. Le ballast, ce sont ces grosses pierres sur les voies ferrées.

“Il y a un an, il y avait des biches dans ce bois-là. C'était un bosquet, complètement fermé par les arbres, les ronces, la nature… Ça me tient à cœur cette terre-là parce que mon grand-père était maraîcher à quelques mètres d’ici, j’ai mes terres juste à côté. Du coup, j'ai toujours vécu ici et j’ai l’amour de cette terre”.

À 6 km de là, la SNCF fait effectivement des travaux de rénovation de rails en gare d’Alès. Ces monticules de ballast, environ 500 tonnes, sont noirs de suie, visiblement pollués, et c’est pour ça que Florian a contacté “RMC s’engage avec vous”.

“Je suis inquiet, car il va y avoir la pollution qui va aller à l’intérieur de la terre et ça va polluer nos nappes phréatiques. L’eau, c’est de l’or. On n’a pas beaucoup d’eau donc quand on en a, on est très content de l’avoir”.

Le propriétaire est-il en tort ?

Alors, est-ce légal d’entreposer du ballast n’importe où? Tout dépend de la nature du terrain. RMC a mené sa petite enquête. La SNCF assure que le ballast a été vendu à un particulier via une entreprise partenaire, et certifie que les pierres ne sont ni dangereuses ni toxiques.

Ce propriétaire voulait s’en servir pour construire un chemin. Sauf que son terrain agricole est en zone rouge inondations. Et la loi est très claire en la matière: il interdit tout dépôt de matériaux susceptibles d’être emportés ou de gêner l'écoulement des eaux en cas de crue.

Le propriétaire est donc en infraction. Car une fois vendu, la SNCF n’est plus responsable du ballast. C’est donc au particulier de l’enlever. La préfecture est formelle: c’est un dépôt sauvage qui n’a pas lieu d’être. RMC lui a expliqué tout ça, il s’est engagé à le faire dans les jours à venir. Il explique qu’il ignorait que sa démarche était illégale.

Mais trop tard, il va même y être contraint, car la mairie a porté plainte. D’après nos informations, une enquête a été ouverte par le procureur d’Alès pour atteinte à l’environnement. Un délit puni de deux ans de prison et 75.000 euros d'amende.

Amélie Rosique, Solène Leroux et Guillemette Franquet