Intempéries dans le Var: pourquoi ces épisodes sont difficiles à anticiper

Trois morts, des communes dévastées par un orage... De violentes intempéries ont touché le département du Var, mardi, qui était en vigilance orange. Il est tombé par endroits l'équivalent de 4 mois de pluie en seulement quelques heures.
Contacté par RMC, MétéoFrance précise que la vigilance orange était justifiée au regard des cumuls enregistrés. Plusieurs météorologues estiment aussi que la vigilance orange était logique, notamment parce que l'intensité de ces pluies était imprévisible.
La vigilance orange justifiée
"Si on met du rouge, on bloque tout le département, on ferme les écoles partout. Vu les modèles que nous avions, c'était logique de ne pas mettre du rouge sur 300 communes alors que les risques étaient minimes d'après les modèles que nous avions", explique l'un d'eux.
Dès la vigilance annoncée, lundi soir, la préfecture a publié les mesures de sécurité et appelé à la vigilance sur ses réseaux sociaux. Elle a également placé en alerte toutes les mairies varoises.
Tout s'est accéléré mardi matin. L'orage s'est rapproché et des messages beaucoup plus précis et alarmistes ont été envoyés peu avant 7 heures aux communes qui s'apprêtaient à être touchées.
Les cellules de crises se sont alors activées. Au Lavandou, par exemple, 2.500 habitants ont reçu un message d'alerte sur leur téléphone à 8 heures pour leur dire de ne pas se déplacer. La police et les services techniques ont été mobilisés, notamment pour sécuriser les abords des cours d'eau. Les plans communaux de sauvegarde ont également été déclenchés.
Une intensité imprévisible
La gravité des intempéries était difficilement anticipable selon l'hydrologue Emma Haziza, qui parle sur RMC de "crue éclair". "On a une masse d'air froid, qui arrive en altitude, avec une masse d'air extrêmement humide chaude qui vient de la Méditerranée. Il y a une confrontation de ces masses d'air chaude et froide. Tout ça fait que des cellules orageuses diluviennes, qui normalement se diffusent très rapidement, se bloquent localement dans une petite zone", détaille Emma Haziza au micro d'Apolline Matin.
"À 10 km, il fait beau. La cellule orageuse fait à peu près 20 à 30 km de large", explique la spécialiste. Ce caractère très local rend l'anticipation davantage difficile. Emma Haziza recommande de "mener des actions de prévention en permanence avec toutes les communes" pour que ces dernières sachent comment réagir de manière extrêmement rapide.