"J'ai l'impression d'être prise pour une idiote": à Rouen, certains habitants profitent du weekend pour quitter la ville

À Rouen, plus de trois jours après l’incendie de l’usine Lubrizol, la qualité de l'air est dans son "état habituel" assure Pierre André-Durand, le préfet de Seine-Maritime. Seul le site industriel classé Seveso seuil haut où a été relevé du benzène, serait pour l’instant touché par la pollution.
Concernant les suies qui ont été retrouvées un peu partout dans le secteur : "pas de situation alarmante", tente de rassurer le préfet qui précise que du plomb a pu être détecté mais que sa présence pourrait dater d'avant l'incendie.
Malgré les messages, certains Rouennais restent sceptiques. L’odeur d’essence plane toujours dans la ville et son agglomération. Si certains profitent du weekend pour fuir la ville, tous ne peuvent pas forcement se déplacer.
Groupes de soutien et hébergement chez des particuliers
Katia a beau faire le ménage, l'odeur d'hydrocarbure pénètre toujours son appartement. Sans moyen de locomotion et avec peu de revenus, elle ne peut fuir la ville: "Quand j'ai vu le nuage j'ai voulu partir, mais j'ai vendu ma voiture récemment", s'amuse-t-elle au micro de RMC. "J'ai des picotements dans le nez, j'ai mal à la gorge, ce n'est pas rien ce qu'il s'est passé", s'inquiète Katia.
À 70 km de là, à Lisieux, Anaïs, 20 ans, a pu prendre l'air chez son compagnon: "Dès que j'ai senti l'odeur et que j'ai vu la fumée de pollution au-dessus de la ville, je me suis dit que je ne restais pas". Le soir-même de l'incendie, elle a pu dormir chez une inconnue via un groupe solidaire créé sur les réseaux sociaux. Lundi soir, elle doit retourner à contre-cœur dans son logement, sans avoir été rassurée par les annonces des autorités.
"On nous dit que tout va bien, le lendemain on nous dit que c'est peut-être un peu toxique. J'ai l'impression d'être prise pour une idiote", assure Anaïs.
Si le préfet se veut rassurant, les autorités préconisent tout de même de ne pas récolter les produits de la terre comme les légumes du potager. Les œufs eux, doivent être consignés.