L’environnement est-il vraiment menacé par les chats et les chiens?

La menace du réchauffement climatique plane toujours. En la matière, les animaux de compagnie peuvent-ils montrer patte blanche? Pas vraiment. Les Grandes Gueules évoquaient ce jeudi 14 décembre le rôle des chiens et des chats sur la pollution de la planète.
S’il est déjà commun d’entendre que les vaches polluent et sont des usines à gaz, les animaux de compagnie ne sont pas innocents. Et le sujet n’est pas si répandu.
“On n'en parle jamais parce qu’il y a plus de foyers en France qui possèdent un chat ou un chien que de foyers qui ont un enfant”, explique François Gemenne, chercheur et membre du GIEC, à nos confrères de LCI.
Dans le détail, les chats menaceraient la biodiversité en milieu urbain, notamment car ils chassent les oiseaux ou les petits mammifères. Le chien serait quant à lui “une catastrophe” pour le climat en raison de son alimentation “parce qu’il faut les alimenter et qu’aujourd’hui une bonne partie de la déforestation sert aux cultures qui vont servir aux aliments pour animaux domestiques”, ajoute l’expert.
S’il est difficile de remettre en cause les déclarations d’un membre du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, celles-ci ne sont pas accueillies à bras ouverts par tous. Wallerand Moullé-Berteaux, entrepreneur, avance sur le plateau des Grandes Gueules, ce jeudi sur RMC, qu’il serait plutôt intéressant d’obtenir un ordre de grandeur des pollutions, “car tout pollue”. L’impact des animaux domestiqués pourrait en effet être bien inférieur face à d’autres comportements humains peu importants du quotidien.
Les chats chassent 75 millions d’oiseaux chaque année en France
Dans un pays qui compte 15 millions de chats et 7,5 millions de chiens domestiqués, les conséquences sont naturellement importantes. D’après le média spécialisé dans l’environnement NOWU, la nourriture des chiens et des chats polluerait autant que 3 millions d’Américains, et leurs excréments pèsent environ 5 millions de tonnes chaque année. D’après un calcul effectué par la Ligue de Protection des Oiseaux, les chats tueraient également chaque année 75 millions de volatiles en France.
Le site NOWU évoque plusieurs pistes pour limiter les effets de cette présence animale sur la planète, en privilégiant par exemple la nourriture sèche (croquette) à celle humide (pâté), qui est moins polluante. Une étude avançait en effet qu’un animal nourri exclusivement de produits secs dispose d’une empreinte carbone de 828 kg de CO2 par an, contre 6.541 s’il mange des produits humides.
En ce qui concerne l’étendue de la population de ces compagnons à quatre pattes, la stérilisation des chats et des chiens est une piste envisageable. Si la démarche n’est pas obligatoire à ce jour en France, elle séduit toutefois une bonne partie de la population. D’après un baromètre de l’association 30 Millions d’Amis, publié en janvier 2023, 64% des Français sont favorables à la stérilisation obligatoire.