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L'origine des nuages de milliards de criquets enfin découverte

Les nuages de milliards de criquets ravagent les cultures et menacent l'équilibre alimentaire mondial.

L’Afrique de l’Est connait une invasion spectaculaire de criquets, inédite depuis 70 ans pour le Kenya. Les régions du nord de l'Inde vivent elles aussi la pire invasion de criquets depuis 30 ans. Un phénomène accentué par une "phéromone irrésistible", selon une récente étude.

Une phéromone qui incite les criquets à se regrouper entre eux. Or pris individuellement, un criquet est parfaitement inoffensif. Mais il peut être beaucoup moins sympathique lorsqu’il rejoint un essaim de plusieurs milliards de ses congénères. Certains changent de comportement et ravagent les cultures. Au Pakistan, ils ont dévoré près de 50% des récoltes de blés, de bananes, de mangues. La sécurité alimentaire de millions d’habitants est engagée. Le problème : ces essaims se multiplient.

En cause : une phéromone dont l’odeur "irrésistible" attire les criquets. Or elle les mène vers d’autres criquets. La raison : ce sont les criquets eux-mêmes qui émettent cette odeur. Ils la sécrètent dès qu’ils se trouvent à proximité d’un petit groupe de leurs semblables. Résultat : c’est l’effet boule de neige, la phéromone attire les criquets qui rejoignent le groupe, et se mettent eux-aussi à émettre cette substance.

Les manger comme solution ?

Et pour certains scientifiques, le changement climatique joue aussi un rôle dans la recrudescence des invasions de criquets. Notamment en raison de l’augmentation des cyclones de ces dernières années. Les fortes pluies qui les accompagnent ont favorisé la végétation dans certaines régions. Des conditions idéales pour la reproduction des criquets.

Les chercheurs travaillent sur la création de criquets génétiquement modifiés. Le but : les rendre insensibles à l’odeur de phéromone. Ils expérimentent aussi les pièges à criquet, en utilisant l’odeur de la phéromone pour les attirer. Certains habitants du nord de l'Ouganda et de Somalie mangent d’ailleurs les criquets qui dévorent leurs récoltes. Et pourquoi ne pas aussi les commercialiser dans le Monde. On ferait d’une pierre deux coups : limiter les essaims ravageurs, mais aussi notre consommation de viande…

Johanna Castelle