"La récolte de l’année est quasiment perdue" : colère en Lozère après l’organisation dans un champ d’une rave-party sauvage
Malgré l'interdiction des rassemblements de plus de 5000 personnes en raison de la crise sanitaire jusqu'au 31 août, environ 10.000 personnes se sont données rendez-vous sur un site de pâturage à Hures-la-Parade dans les Cévennes pour un rave-party sauvage. Des fêtards qui se sont donnés rendez-vous par SMS assure le maire de Hures-la-Parade
"On est sur une zone d’une vingtaine à une quarantaine d’hectares impactés sur lesquels les troupeaux laitiers pâturent habituellement pour produire le roquefort notamment", explique sur RMC André Baret, l'édile de la commune, alors que 4000 véhicules étaient comptabilisés samedi dans les environs.
"On est sur un territoire perdu pour cette année, la récolte est quasiment perdue. On a des seringues, des déjections et des débris de verre traditionnel, la terre est souillée on ne peut même pas remettre les animaux par-dessus et je ne parle même pas du Covid-19 et du risque sanitaire", ajoute l'élu qui assure à l'AFP que les fêtards ont coupé les barbelés du terrain pour s'y introduire.
"On ne peut rien faire, on peut bloquer les routes avec les agriculteurs sur place. Heureusement un orage de grêle a fait du bien et de nombreux fêtards sont partis".
Un précédent en 2000
"L'Etat se mobilise pour bloquer l'accès au site, 60 à 80 gendarmes sont arrivés à la mi-journée et autant arriveront en fin de journée", a indiqué à l'AFP un porte-parole du ministère de l'Intérieur.
Insuffisant pour le maire qui demande à la population de "rester à distance" et de ne pas intervenir: "On est dans un mélange de tristesse de colère et d’impuissance car volume des gens présent sur le terrain font que même les forces de l’ordre ne peuvent pas intervenir", explique André Baret. "Il y a trop de monde c'est impossible à gérer. On est aussi face à des individus qui sont dans un état de déliquescence extrême donc les renvoyer sur la route c'est un peu dangereux", ajoute-t-il.
L'élu espère que les fêtards seront partis entre lundi mardi et compte sur les éléments pour les décourager. En attendant, André Baret conseille aux habitants de bien fermer les habitations. En 2000, pendant un événement du même type dans la région, "il y avait eu une recrudescence des cambriolages et notamment des vols de gazoil", assure le maire à l'AFP.