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La valorisation et le recyclage des algues vertes fait débat en Bretagne

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Avec le retour de la chaleur, les algues vertes envahissent de nouveau les côtes bretonnes. Deux députés proposent de les valoriser, mais les écologistes dénoncent une solution de surface qui ne traite pas la cause principale: l’agriculture intensive.

C’est la période: il commence à faire chaud et les algues vertes s’accumulent sur certaines côtes. Comment lutter contre ces algues envahissantes et surtout dangereuses? Certains veulent les valoriser, mais ce n’est pas du tout gagné.

L’idée vient de deux députés qui veulent utiliser ces algues qui se décomposent sur les plages - de 20.000 à 50.000 tonnes par an. Mickaël Cosson est l’ancien maire de la commune bretonne d’Hillion, une ville qui a dû fermer plusieurs fois ses plages à cause du gaz toxique produit par ces algues.

Des solutions qui divisent

Cet ancien maire veut faire récupérer les algues, avant qu’elles n’atteignent les plages, par des entreprises, voire par des pêcheurs et leurs bateaux. C’est déjà le cas d’Eranova, une entreprise implantée dans le sud de la France. L’année dernière, elle a transformé 200 tonnes d’algues vertes en granules pour remplacer le plastique.

Les indiscrets : La difficile lutte contre les algues vertes en Bretagne - 19/05
Les indiscrets : La difficile lutte contre les algues vertes en Bretagne - 19/05
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En bout de chaîne, on peut fabriquer des sacs-poubelles et des flacons de parfum avec ces algues vertes. Sauf que l’idée n’emballe pas vraiment les associations écologistes. Pour elles, valoriser les algues vertes, c’est tenter de réparer les dégâts plutôt que de s'attaquer directement au problème, à la source: en l’occurrence l’agriculture intensive - c’est le principal responsable de la prolifération de ces algues.

Dans les faits, Jean-Yves Piriou, le président de l’association France Nature Environnement en Bretagne, explique que la valorisation pourrait ne concerner qu’une petite partie des algues vertes. Le reste continuerait donc de s’échouer sur le littoral. Et dans 80% des cas, dans des zones où le ramassage est impossible à cause de la vase ou des rochers.

Lou Garnier