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Le glypshosate interdit... mais il y aura tout un tas d'exceptions

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DUPIN QUOTIDIEN - C'est un rapport qui était très attendu, tant par les agriculteurs que par les opposants au glyphosate. L'Anses, l'agence nationale de sécurité sanitaire, va publier ce vendredi les résultats de son évaluation sur les alternatives au glyphosate.

Pour la première fois l’Agence de sécurité sanitaire vient tordre le cou à l'idée selon laquelle il n'y aurait pas d'alternative à cet herbicide. L'Anses affirme au contraire que pour la plupart des cultures il y a des alternatives non chimiques au glyphosate et que désormais quand c'est le cas le glyphosate ne pourra plus être utilisé.

Alors concrètement quelles cultures vont être concernées? Par exemple les viticulteurs n'auront plus le droit d'utiliser du glyphosate entre les rangs de vigne. On n'aura plus non plus le droit d'utiliser de glyphosate entre les arbres fruitiers puisque dans ces deux situations il est possible de pratiquer le désherbage mécanique.

Il y aura tout un tas d'exceptions à la règle

Par ailleurs, l'Anses annonce la réduction de 80% de la dose maximale utilisée dans les vignes, et de 60% pour les arbres fruitiers par rapport à ce qui se pratique aujourd'hui. Ces restrictions et interdictions seront mises en place dans un délai de 6 mois.

Interdictions partielles puisque le glyphosate pourra toujours être utilisé dans de nombreux usages. On parlait de la viticulture par exemple, le glyphosate y sera interdit entre les rangs, mais il sera toujours autorisé sous les pieds de vigne, idem pour les arbres fruitiers.

Pourtant il existe bien des alternatives pour ces situations, mais selon l'Anses elles ne sont pas d'usage courant. Par ailleurs, il y aura tout un tas d'exceptions à la règle: on pourra utiliser du glyphosate sur les terrains caillouteux, sur les terrains en forte pente, contre certaines plantes invasives, mais aussi pour les grandes cultures comme le maïs ou le colza lorsqu'il n'y a pas de labour.

Enfin le glyphosate ne sera pas non plus interdit pour les zones non-agricoles comme les sites industriels, les voies ferrées, autoroutes ou la conservation des monuments historiques.

Emmanuel Macron s'était pourtant engagé à interdire totalement le glyphosate

C'était en novembre 2017. Dans un tweet ile président de la République affirmait avoir demandé au gouvernement que le glyphosate soit interdit en France dès que des alternatives seraient trouvées et au plus tard dans 3 ans.

Avant de rétropédaler début janvier 2019 en affirmant "on n'y arrivera pas". La publication du rapport de l'Anses ce vendredi vient sans doute entériner le renoncement du Président à interdire totalement l'utilisation du glyphosate en France comme il s'y était initialement engagé.

Marie Dupin (avec J.A.)