RMC
Sciences Nature

Les chasseurs répliquent aux publicités anti-chasse: "Nous ne banaliserons pas la haine et la violence"

placeholder video
DOCUMENT RMC - Les chasseurs montent au front après avoir été visés par une campagne anti-chasse et lancent une procédure judiciaire contre la fondation Brigitte Bardot. La justice doit trancher ce jeudi.

"Chasseurs, sauvez des vies, restez chez vous": depuis deux semaines le slogan s’affiche sur 1500 panneaux en 4 x 3 dans toute la France à l’initiative de la Fondation Brigitte Bardot.

Au grand dam des chasseurs. Lorsqu’il regarde cette affiche publicitaire, Gérard, chasseur depuis 52 ans se sent attaqué: "Je trouve ça complètement nul. C’est naïf de penser qu’on va convaincre les gens sur des slogans aussi bêtes et aussi brutaux. C'est désastreux et catastrophique en terme de relation humaine", assure-t-il à RMC.

Ces affiches, font évidemment bondir la Fédération nationale des chasseurs. Willy Schraen, son président est même passé à l'offensive et a lancé une procédure judiciaire pour la faire interdire: "Non, nous les chasseurs, et moi en particulier, ne banaliserons pas la haine et la violence placardés sur des panneaux publicitaires en France".

>> A LIRE AUSSI - Pourquoi le couvre-feu risque de rythmer le quotidien des Français encore plusieurs semaines?

"Cela montre qu''ils ne sont plus aussi puissants qu'ils pensaient l'être"

En face, Christophe Marie, directeur adjoint de la fondation Brigitte Bradot, à l’origine de ces affiches, assume vouloir susciter un débat dans l’opinion. Pour lui, la réaction des chasseurs est une bonne nouvelle:

"Cela montre qu''ils ne sont plus aussi puissants qu'ils pensaient l'être il y a quelques années parce qu'ils sont dans les procédures systématiques. Ils agissent pour faire taire effectivement les défenseurs des animaux".

Un constat que partage le naturaliste Pierre Rigaux: "Au moins cela soulève le débat sur la cohabitation dans les campagnes", estime-t-il ce jeudi sur RMC, alors que de nombreux chasseurs assurent contribuer à la régulation des populations animales dans les forêts. "Pour l'immense majorité des animaux, la régulation peut se faire naturellement, sans besoin de chasseurs. La question peut se poser pour les sangliers, mais on peut déjà arrêter de les alimenter, arrêter d'en importer", plaide Pierre Rigaux.

La justice doit se prononcer ce jeudi. Et en l'absence de décision, la campagne publicitaire se poursuivra jusqu’au 15 mai. 

>> A LIRE AUSSI - Faut-il interdire la chasse à courre?

Florian Chevallay (avec Guillaume Dussourt)