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"Les coupables connaissent les animaux": une vingtaine de chevaux mutilés depuis le début de l'année, la gendarmerie cherche une piste

Depuis le début de l'année, une vingtaine de chevaux ont été retrouvés mutilés dans leur prairie dans différents départements. Le phénomène national inquiète les autorités et les professionnels du secteur estiment que le ou les coupables connaissent bien les animaux.

Des affaires de chevaux mutilés, il y en a déjà eu, il y a plusieurs années et ailleurs en Europe, chez nos voisins belges ou anglais par exemple. En France le premier fait remonte à 2014. Mais la particularité de 2020, c’est qu’il n’y en a jamais eu autant en si peu de temps. Onze font l’objet d’une enquête, mais le Syndicat de coordination rurale en recense plus d’une vingtaine, à travers tout le pays.

La plupart du temps, le seul point commun c’est cette oreille coupée. Tout le reste varie, les mutilations de diverses parties du corps, la mise à mort par arme blanche ou arme à feu, le types d’équidé, un cheval, un poney ou encore un âne. Chaque fois le meurtre a lieu la nuit, dans des endroits ruraux souvent dépourvus de caméra et de voisinage, ce qui complique fortement l’enquête nous confie un gendarme.

"De la barbarie gratuite"

Les motivations sont pour l’instant difficile à cerner : rite satanique ? fétichisme sexuel ou même défi sur les réseaux sociaux ? aucune piste ne se profile. "On ne sait pas si c’est l’œuvre de personnes très différentes ou d’une seule qui se balade dans toute la France. C’est de la barbarie gratuite", déplore sur RMC Serge Lecomte, président de la Fédération française d’équitation. Il est sur d’une chose, les auteurs des massacres connaissent les chevaux. "Ce sont des gens qui connaissent les animaux. Pour pouvoir les approcher et les atteindre vitalement et rapidement, ce qui doit être le cas, il faut connaître la façon d’aborder ces animaux".

Quant aux motivations, il est lui aussi dans le flou. Il estime cependant qu’il n’y a pas de trafic derrière ces massacres : "Les animaux restent sur place, ils sont seulement blessés ou tués. Ce n’est pas un trafic, c’est une vendetta dont on ignore la raison", déplore-t-il, invitant les Français à aider les forces de l’ordre en cas de comportements anormaux repérés : "Il y a plus d’un million de chevaux et poneys dans nos prairies, il ne peuvent pas être tous surveillés donc c’est à chacun d’être attentifs".

Onze enquêtes ouvertes

"Tout est imaginable. Parfois la vérité et la réalité est très simple mais il faut avoir un comportement suffisamment cruel qui est très grave. Qui touche aux animaux finit par toucher aux humains Il faut être attentif à ces comportements", prévient-il se félicitant de l’implication des forces de l’ordre.

Mardi, un cheval a été retrouvé égorgé par ses propriétaires à Lannion dans les Côtes-d'Armor. Dans la foulée, la Fédération française d'équitation a annoncé qu'elle se portait partie civile aux côtés des propriétaires de ces animaux partout en France. D’après la gendarmerie, au moins 11 enquêtes sont en cours, dans différents départements pour des actes de barbarie sur des équidés dans des circonstances étranges depuis février dernier.

Maxime Brandstaetter (avec Guillaume Dussourt)