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"J'ai vu des choses inimaginables": Paul a travaillé dans "le pire élevage" de canards découvert par l'association L214

L214 demande la fermeture "urgente et définitive" d'un d'un élevage de canards reproducteurs, "le pire élevage" que l'association assure avoir vu depuis sa création.

C'est "le pire élevage" que l'association L214 assure avoir vu en dix ans. L'association de défense des animaux a dévoilé mercredi de nouvelles images de l'intérieur d'un bâtiment d'élevage de canards reproducteurs de la filière du foie gras. L214 demande la fermeture "urgente et définitive" de cette exploitation des Pyrénées-Atlantiques.

Cadavres décomposés, asticots, rats et excréments sont la norme au sein de cette exploitation assure à RMC Paul, le lanceur d'alerte qui a contacté l'association après avoir travaillé deux ans dans l'entreprise: "Je me suis retrouvé dans un truc que je n'imaginais même pas. C’est inhumain, j'ai vu des choses inimaginables", témoigne-t-il au micro de RMC. Il décrit un bâtiment laissé à l'abandon : "Il y a des trous partout, c'est très très sale, il y a de la boue par terre, ce n’est même pas de la boue d’ailleurs ce sont des déjections de canards qui coulent". À l'intérieur, des dizaines de canards entassés dans des cages : "Ils ne peuvent même pas battre des ailes dans ces cages, ils sont complètement serrés, c'est une prison".

"Au bout d’un moment, on ne peut plus vivre"

Certains sont blessés, d'autres laissés à même le sol, blessés ou morts : "Il y avait des asticots par terre, des rats, faut le voir pour le croire. L’odeur et les asticots, c'est une horreur. Marcher sur les asticots, faut le voir pour le croire".

Il a tenu pendant 7 mois :"J’ai tenu parce que j'avais besoin de travailler pour payer mes factures et mon loyer. J’ai fermé les yeux tant que j’ai pu. Mais au bout d’un moment, on ne peut plus vivre, c'est pas possible". Paul a même pensé à retourner dans l'entreprise en pleine nuit, ouvrir toutes les cages et laisser les canards s'échapper. Mais il a fait le choix de témoigner, briser le silence pour que ces animaux soient élevés dans des conditions dignes.

Mercredi soir le ministre de l'agriculture a demandé à la préfecture d'ouvrir "une enquête complète de l'état de l'exploitation". Julien Denormandie précise que des vétérinaires doivent se rendre sur place ce jeudi et qu'une mise en demeure de l'exploitation peut être prononcée.

Marie Monier (avec G.D.)