Les remontées mécaniques restent fermées: "Le gouvernement nous a fait croire qu'il nous écoute" dénoncent les professionnels
Les remontées mécaniques ne rouvriront pas pour les vacances de février. Même si le suspens était mince, cette annonce représente un nouveau coup de massue pour le secteur, après un Noel à blanc et alors que les vacances d'hiver à venir représentent habituellement l'essentiel de la saison.
Le Premier ministre doit recevoir dans les prochains jours les acteurs du milieu pour "finaliser les mesures de soutien économique" des entreprises touchées. Pour les professionnels de la montagne, la déception est immense.
"Je vais retourner dans les agences d’intérim, trouver de quoi compenser ce manque"
La mort dans l'âme, Frédéric le concède cette décision c'est d'abord se résigner à un paysage insupportable: "Un télésiège c’est pas très joli mais alors quand c’est à l’arrêt, c’est vraiment moche au milieu d’une montagne".
Depuis sa station de Samoëns, en haute Savoie, ce moniteur de ski indépendant est amer: "Cette saison elle ne ressemble à rien. Je suis écœuré de ne pas pouvoir transmettre le plaisir de notre passion et de notre métier à d’autres personnes".
Passé la déception, et les annulations de réservations, il va devoir se rééinventer pour subsister: "Je vais retourner dans les agences d’intérim, essayer de trouver de quoi compenser ce manque. On est nombreux à ne plus avoir d’emploi dans la région donc on va tous chercher dans les vallées alentours. Il n’y en aura certainement pas comme tout le monde".
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Une colère froide, pour un secteur, frustré d'avoir été fermé sans mise à l'épreuve préalable. Anne Marty est la directrice d'exploitations des stations de Font-Romeu et de Saint-Lary Soulan dans les Pyrénées, cette directrice de station, demande à l'Etat des aides massives pour sauvegarder l'emploi des saisonniers: "C’est la frustration de ne pas avoir pu démontrer que nos protocoles sont bons. On a mis 60 ans pour faire de la montagne française un fleuron, on va mettre une saison pour la détruire".
"On attaque directement une démocratie"
Pour les commerçants présents à l'année dans les stations, c’est aussi un coup de massue. Anne Gravier, représentante de la corporation des agences immobilières des deux Alpes dans l’Isère était l’invitée de la matinale ce jeudi.
"C’est du mépris pour tous les citoyens français qui vivent sur les 23% de territoires de montagne et pour toutes les personnes qui dépendent de cette économie représentant plus de 10 milliards chaque année. On attaque directement une démocratie à ce stade là parce qu’on nous fait croire qu’on nous écoute (…) Avant les vacances de Noël, on était à 45% de réservations pour février mais là c’est des annulations en cascade".