"Macron, c'est notre ennemi": des chasseurs furieux après l'interdiction de la chasse à la glu

Le monde de la chasse sent trahi par le président de la République après l'annonce jeudi de l'interdiction de la chasse à la glu.

Une victoire pour les écolos, une défaite pour les chasseurs. L'Elysée a annoncé jeudi qu'Emmanuel Macron a pris la décision d'interdire la chasse à la glu pour les grives et les merles cette année.

La chasse à la glu est une technique qui consiste à recouvrir de colle des branches d’arbre. Les grives et merles noirs qui se posent sur ces pièges sont décollés puis mis en cage: ils servent alors d’appelant pour attirer, en chantant, d’autres oiseaux tirés par les chasseurs.

La chasse à la glu est interdite par l'UE depuis 2019, mais autorisée par dérogation dans 5 départements Sud-Est. Début juillet, la France avait été rappelée à l'ordre par la Commission Européenne et donnait 3 mois à la France pour réexaminer ses méthodes de captures d'oiseaux.

"C'est un coup porté à la chasse française qui fait très mal"

Une décision soudaine du président de la République qui bouleverse le monde de la chasse. 30 ans que Marc pratique la chasse à la glu dans le Var, l'interdiction de cette pratique le désespère.

"Je suis tombé dedans quand j'étais petit, un peu comme Obélix ! C'est quelque chose qu'on a dans les tripes. C'est un coup porté à la chasse française qui fait très mal. Les espèces que nous convoitons sont dans un super état de conservation. C'est une pratique hyper sélective et hyper propre."

Selon le comptage de la fédération nationale des chasseurs, moins de 6 000 personnes la pratiquent en France. Pour Marc, interdire cette pratique est une trahison du gouvernement.

"On avait eu des tas d'assurances, et là on se retrouve avec un couteau dans le dos. Macron c'est notre ennemi, là, la coupe est pleine."

"Un grand jour pour la protection de la nature" selon la LPO

Du coté de la Ligue de protections des oiseaux (LPO), on se réjouit de cette décision après 10 ans de combat comme l'explique son directeur général Yves Verilhac.

"C'est un grand jour pour la protection de la nature. En réalité, les baguettes de colle elles attrapent tout. Les rapaces, les rouges-gorge... Ils les détachent en les aspergeant de diluant." 

Une grande victoire mais sûrement pas la fin du combat: "La France a nettoyé une pièce, il y a encore à balayer", selon Yves Verilhac.

Chasse à l'étranglement ou au filet: voilà les prochains combats de la LPO.

Romain Poisot (avec J.A.)