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Inondation dans le Gard: "Il faut revoir nos plans d'urbanisme", affirme François Gemenne

Les importantes pluies qui se sont abattues sur le Gard ont causé de gros dégâts. L'état de catastrophe naturel sera déclaré la semaine prochaine.

L'État de catastrophe naturelle va être déclaré dans le Gard après les importantes pluies qui ont causé de fortes inondations. Dans plusieurs villages, de nombreuses habitations ont été inondées tout comme l’autoroute A9 qui relie Nîmes à Montpellier.

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Si bien sûr ces inondations sont en grande partie dues à l’importance des précipitations qui ont frappé la région, 244 mm en trois heures à Saint-Dionisy par exemple, pour François Gemenne, membre du GIEC, la responsabilité vient aussi et surtout de l’homme et de l’urbanisation extrême.

“Ce qu’on voit un peu partout aujourd’hui non seulement dans le Gard, mais aussi en Belgique, en Allemagne ou à New York, c’est que d’une part, nos infrastructures sont complètement inadaptées à faire face à ces événements climatiques extrêmes et d’autre part toute une série d’habitation sont désormais situées en zone inondable. On a autorisé des constructions dans ces zones et on a continué l'expansion urbaine, la bétonisation et l’artificialisation des sols. Ce qui fait que les sols ne sont plus capables d’absorber des grandes quantités de précipitations en un temps record comme celle que l’on a vu, comme celle de l’inondation de l’autoroute A9. Et donc les gens se retrouvent avec des quantités d’eau très importantes chez eux”, a-t-il expliqué sur RMC ce jeudi matin.

Revoir les plans d'urbanisme

Selon lui, il faut stopper immédiatement cette urbanisation par la bétonisation.

“La priorité, c’est d’arrêter absolument l'artificialisation des sols et donc la bétonisation. Et puis il va falloir revoir nos plans d’urbanisme, revoir les zones où on autorise encore les constructions. Tous ces plans ont été faits parfois sans prendre en compte l’impact du changement climatique et donc il faut les revoir aujourd’hui pour décréter que dans certaines zones, il n’est plus sûr d’habiter et d’autres où il ne faudra pas reconstruire à l'identique”, détaille-t-il.

Selon le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, 450 interventions de pompiers ont été réalisées ce mardi dans le département.

Guillaume Descours