"On dirait qu'on est dans une piscine": la canicule marine arrive en mer Méditerranée

Après les fortes températures dans l'air, la canicule va frapper la mer Méditerrannée. Cette dernière pourrait gagner 3 à 4 degrés et atteindre localement les 30 degrés d'ici la fin de la semaine sur les côtes du Var, des Alpes-Maritimes et de la Corse.
Ce phénomène rare ne ravit pas les vacanciers sur les plages de Fréjus, dans le Var, qui se baignent déjà dans une eau à 27 degrés. "Elle est trop chaude. Ça ne rafraîchit pas en fait", regrette Dorianne, venue à la plage avec sa fille Louane. "Ça rafraîchit moins que d'habitude", note la jeune femme.
Un phénomène de plus en plus fréquent
À l'ombre de leur parasol, elles s'inquiètent des températures attendues dans quelques jours. "Je me dis qu'il y a quand même quelque chose qui ne va pas", s'inquiète la mère. Les pieds dans l'eau, face à la mer, José, appréhende, lui aussi, ces températures à venir:
"On dirait qu'on est dans une piscine. Le climat qui se réchauffe, on le sent un peu partout. C'est un peu triste."
Les canicules marines, un phénomène rare à l'origine, sont de plus en plus régulières chaque été sur le littoral français. Elles peuvent directement impacter le quotidien des personnes qui habitent sur la côte. "Une canicule marine va amplifier le phénomène de nuit tropicale sur les littoraux. On va avoir du 26, 27, voire 28 degrés la nuit, c'est-à-dire qu'on ne descendra pas en-dessous", explique pour RMC Yohan Laurito, expert météorologique indépendant dans le Var.
Ce phénomène a également pour conséquence de "stresser les espèces marines". C'est le cas particulièrement pour les épèces comme les moules, qui ne sont pas très mobiles.
Selon une étude publiée en 2022 dans la revue Global Change Biology, plus de 50 espèces marines méditerrannéennes sont confrontées à des mortalités massives à chaque canicule marine. Le phénomène est "un facteur majeur de perte de biodiversité marine côtière et de fonctionnement des écosystèmes", estiment les auteurs de l'étude.