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"On va être décrochés si on continue comme ça": le Sénat lance une alerte sur les budgets en baisse de Météo France

Vincent Capo-Canellas, sénateur de Seine-Saint-Denis alerte dans un rapport sur le délitement de l'agence publique.

Alerte rouge chez Météo France. L'alerte du Sénat sur le budget de l'établissement public. Un rapport sénatorial pointe les coupes budgétaires drastiques qui pourraient se traduire à l'avenir par des prévisions moins précises.

Pour une raison très simple: en météo, plus on a d’informations, plus les prévisions sont fiables. C’est ce qui fait la force actuellement de Météo France c'est d’avoir un très bon réseau, avec des météorologues qui connaissent le terrain et les spécificités locales. On comprend bien qu'une même quantité de pluie n’aura pas les mêmes conséquences selon le lieu où elle tombe.

En 50 ans il y a eu 5 fois plus de catastrophes naturelles dans le monde

Pour de bonnes prévisions en plus des hommes, il faut aussi des ordinateurs, toujours plus puissants, les fameux “supercalculateurs”, des outils qui coûtent chers et qui doivent être renouvelés régulièrement pour rester performants.

Avec des prévisions moins bonnes, de nombreux secteurs vont perdre de l’argent, parce qu’il y a de plus en plus de professions dépendent de la météo: tourisme, agriculture, bâtiments, aviation...

Et surtout, ce sont des vies qui peuvent être perdues: en 50 ans il y a eu 5 fois plus de catastrophes naturelles dans le monde, mais 3 fois moins de décès, notamment grâce au progrès de la météo et aux alertes précoces. 

"Le budget de Météo France a perdu 37 millions en 10 ans (...) On va être décrochés si on continue comme ça"

Invité de RMC ce jeudi matin, Vincent Capo-Canellas, sénateur de Seine-Saint-Denis et auteur de ce rapport, estime que l'agence publique a besoin au contraire d'une "bouffée d'oxygène".

"Le budget de Météo France a perdu 37 millions en 10 ans, une baisse de 20%. Le nombre d'emplois a aussi baissé, passant de 3.345 en 2012 à 2.736 l’année dernière, 600 de moins. C'était nécessaire pour les finances publiques, pas pour les prévisions qui sont d'intérêt général. Il faut redonner une bouffée d'oxygène à Météo France. On va être décrochés si on continue comme ça."
Géraldine de Mori (avec J.A.)