Tempête Leiv: pourquoi des techniciens ont refusé de dépanner les foyers privés d'électricité

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Stéphane Tison, responsable fédéral à la fédération mines et énergie de la CGT, secteur distribution.
"Que des salariés refusent de participer au dispositif d'urgence pour rétablir le courant des foyers privés d'électricité (les Fire, forces d'interventions rapides), c'est une première. Mais cela fait longtemps qu'il y a une grogne sociale chez les salariés du groupe EDF et Enedis (ex-ERDF, responsable de l'acheminement de l'électricité). Notamment en ce qui concerne les salaires, puisque la direction propose une augmentation de 0% des salaires en 2017. 0% ! Sans compter les graves menaces sur les conventions collectives du secteur.
Les salariés sont excédés et le fait de leur demander de monter au créneau pour assurer le dépannage, sur leur temps de repos, alors qu'ils touchent 1.500 ou 1.600 euros, avec des astreintes… certains ne l'ont pas accepté.
Quand la Fire se met en place, c'est au bon vouloir des salariés qui sont au repos. Là, les salariés ont décidé d'eux-mêmes de ne pas y participer, la CGT n'a fait que les écouter et les soutenir, mais ce n'est pas la CGT qui a appelé à la grève. La direction dit que cela n'a pas eu de conséquences sur les dépannages, mais c'est parce qu'ils ont dû faire appel à des prestataires extérieurs, comme sur le Bassin d'Arcachon.
"Ce n'est pas la tempête qui fait les dysfonctionnements"
On va dire qu'on n'assure pas le service public, mais c'est au quotidien qu'on observe un recul du service public. Cet épisode de 48 à 72h, c'est un épiphénomène, ce n'est pas la tempête qui fait les dysfonctionnements. Si les câbles tombent, c'est surtout dû à un manque d'investissement quotidien dans le matériel. Les agents n'y sont pour rien si les investissements pour enfouir le réseau ne sont pas faits. Il faut que les employeurs entendent cette grogne. La responsabilité n'est pas celle des salariés, qui n'ont pas à se serrer la ceinture".