"Objectif Terre": la facture s'envole encore pour l'EPR de Flamanville

L'EPR de Flamanville n’en finit plus de rencontrer des problèmes sur son chantier. Les retards s’accumulent et la facture s’envole encore un peu plus.

1,5 milliards d’euros. C’est qu’il va falloir rajouter pour réparer le réacteur nucléaire qui n’est même pas encore fini de construire. La facture totale dépasse maintenant les 12 milliards d’euros, plus de 3 fois le budget initial.

Le problème actuel? Huit soudures défectueuses. Des robots commandés à distance vont devoir intervenir à l’intérieur des tuyauteries. Au départ, EDF pensait les laisser en l’état et réparer plus tard. Mais il faut dire que les soudures se trouvent à un endroit crucial: elles traversent la double enceinte en béton du réacteur, celle qui doit retenir les éléments radioactifs en cas d’accident.

Autant dire qu’il ne vaut mieux pas que ça lâche. Maintenant, il faut encore que l’Autorité de Sûreté Nationale valide la procédure. Sa décision devrait être rendue à l’automne 2020, ce n’est qu’à ce moment-là que les travaux pourront commencer.

Un nouveau délai 

Le projet lancé il y a 15 ans devait aboutir en 2012. Aujourd'hui, la mise en service du réacteur n’est pas prévue avant au mieux la fin 2022. Il faut dire que l’affaire des soudures est un énième problème rencontré sur le chantier.

Il y avait déjà eu des fissures dans le béton au tout début du projet, plusieurs accidents sur le chantier en 2011 ou encore des anomalies dans la composition de la cuve fabriquée par Areva. Au vu de tous ces problèmes, le gouvernement a demandé un rapport indépendant pour faire la lumière sur Flamanville. Il doit être remis le 31 octobre.

Si on s’acharne sur ce réacteur, c’est parce que la France en a besoin

En France, le nucléaire c’est plus de 70% de notre production électrique. Deuxième pays producteur au monde derrière les Etats-Unis et devant la Chine. La France doit passer à seulement 50% de nucléaire d’ici 2035. 

Pour ça, les centrales les plus anciennes vont progressivement s’arrêter. Fessenheim sera la 1ère en juin prochain, sachant qu’il faut compter 15 à 20 ans pour démanteler un seul réacteur. EDF estime que démanteler ses 58 réacteurs coûtera 75 milliards d’euros.

Géraldine de Mori