"Vous en parlerez": un an de retard supplémentaire pour l’EPR de Flamanville

C'était supposé être la vitrine du nucléaire français, c'est devenu un fardeau. Le cauchemar continue pour l'EPR de Flamanville. Une cinquantaine de soudures vont être réparées, dont 20 par précaution, et 33 qui présentent des imperfections: des microbulles d'air de la taille d'une tête d'épingle incompatibles avec la qualité exigée dans l'industrie nucléaire.
Chaque soudure nécessite deux mois de travail
C'est un travail de plomberie titanesque qui attend les 200 ingénieurs mobilisés puisque chaque soudure nécessite deux mois de travail. Et encore faut-il attendre que l'autorité de sureté nucléaire donne son feu vert.
Elle doit d'abord étudier le dossier d'EDF et lui a demandé de sérieuses garanties, notamment en ce qui concerne 10 soudures très difficiles d'accès parce qu'elles traversent l'enceinte du réacteur de part en part. Impossible d'y toucher sans tout casser. L'électricien propose donc de les laisser en l'état.
Le coût initial de 3,3 milliards d'euros a triplé
Ces nouvelles réparations sont un nouveau coup dur pour l'EPR de Flamanville qui accumule les difficultés depuis le début du chantier en 2007. Rien ne se passe comme prévu.
Sa mise en service était annoncée pour 2012. Ce ne sera pas avant 2020. Le coût était initialement estimé à 3,3 milliards d'euros. Il a plus que triplé. Un fiasco qui entraîne automatiquement le report de la fermeture de la plus vieille centrale de France, la centrale de Fessenheim, dans le Haut-Rhin qui date de 1978.
"Le gouvernement nous met en danger", alerte Europe-Ecologie-Les-Verts. De leur côté, Greenpeace et le réseau Sortir du nucléaire ont déposé plainte la semaine dernière contre EDF et Framatome (ex Areva). Elles leur reprochent d'avoir mis sur le marché ces soudures pas suffisamment fiables.