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Polluants éternels: après l'eau potable, le vin également contaminé selon une étude

Un verre de vin servi dans un restaurant à Austin, aux États-Unis le 5 avril 2023 (illustration)

Un verre de vin servi dans un restaurant à Austin, aux États-Unis le 5 avril 2023 (illustration) - BRANDON BELL / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP

Le TFA, un polluant éternel, contamine l'eau mais aussi le vin, révèle ce mercredi une étude du réseau d’associations Pesticide Action Network. Une cinquantaine de bouteilles de rouge, blanc et rosé, produites au sein de l'UE ont été testées. Les plus récentes sont celles qui affichent les taux les plus élevés.

Après l'eau potable, c'est au tour du vin de constater que celui-ci est aussi contaminé par le TFA (acide trifluoroacétique), catégorisé dans la famille des polluants éternels. Selon une étude du réseau d’associations Pesticide Action Network (PAN) publiée ce mercredi et révélée par Le Monde, le TFA a ainsi été retrouvé dans des dizaines de bouteilles - produites au sein de l'UE - "à des taux très supérieurs" à l'eau.

Des vins rouges, blancs et rosés testés avec une particularité, pointe le PAN. Seules les bouteilles commercialisées après 1988 contiennent du TFA. Surtout, celles entre 2021 et 2024 sont celles qui en contiennent le plus, avec une moyenne de 122 µg/l. Les seuils tolérés au sein de l'UE sont variables, rappelle Le Monde, avec taux fixé à 60 µg/l en France comme en Allemagne, contre 2,2 µg/l aux Pays-Bas.

Les pesticides, principaux suspects

La source de contamination pourrait provenir - principalement - de l'utilisation de pesticides fluorés dans l'agriculture. "Des preuves supplémentaires que les pesticides peuvent être une source majeure de contamination des terres agricoles", a réagi Hans Peter, professeur à l'Université norvégienne de science et de technologie.

L'acide trifluoroacétique (TFA) est souvent issu de la dégradation d'un herbicide : le flufénacet. "C'est la plus petite molécule de cette grande famille", expliquait en janvier auprès de Franceinfo Fabrizio Pariselli, directeur de l'unité CNRS de prévention du risque chimique. François Veillerette, porte-parole et cofondateur de l’association Générations futures, réclame "l'interdiction immédiate des 31 pesticides PFAS" autorisés en Europe.

Le coup de main conso :  Qualité de l'eau, un texte important voté à l'Assemblée pour le contrôle des polluants éternels  - 22/02
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La mairie de Paris a porté plainte contre X pour la contamination de son eau

Fin janvier, une étude de UFC-Que Choisir révélait la présence du TFA dans l'eau de 24 communes sur 30. Il dépassait à lui seul, dans 20 communes, la norme référence en Europe de 100 nanogrammes par litre pour les vingt PFAS réglementés.

S'il n'est pas "aussi dangereux que les PFOA ou PFOS", interdits en Europe depuis plusieurs années, des zones d'ombre subsistent sur la toxicité du TFA, évalué comme nocif pour le foie et la reproduction (risques de malformations), et il est "quasi indestructible dans l'environnement", soulignait l'étude.

Fin mars, la mairie de Paris a porté plainte contre X pour pollution de son réseau d'eau potable aux polluants éternels (ou PFAS), afin d'établir l'origine de cette contamination et faire appliquer le principe "pollueur-payeur".

LM