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Pollution dans la vallée de l'Arve: "Ça fait trois semaines que les enfants ne peuvent plus sortir en récréation"

Dans une vidéo mise en ligne le 13 décembre sur YouTube, les 400 élèves d'une école de Sallanches, en Haute-Savoie, se sont mis en scène afin de dénoncer la pollution qui "pourrit" leur quotidien depuis plusieurs jours. Vincent Hazout, à l’initiative de la vidéo et père d’un enfant scolarisé dans cette école, s'en est expliqué ce vendredi sur RMC.

Vincent Hazout est en colère. Ce chef d'entreprise dans le commerce du cycle habite Sallanches (Haute-Savoie). A 38 ans, il est père d'un petit garçon de cinq ans, scolarisé en maternelle à l'école Saint-Joseph de Sallanches. La raison de son ras-le-bol: la pollution qui ne cesse de stagner dans la vallée depuis plusieurs jours. Pour dénoncer la situation, il a décidé de tourner un mannequin-challenge pas comme les autres...

Il a mis en scène les 400 élèves de l'école de son fils dans une vidéo de 4 minutes postée mardi dernier sur internet. Sur ces images en noir et blanc, les enfants apparaissent un masque sur le visage dans la cour d’école. La caméra se promène dans tous les recoins de la cour de récréation, et fait découvrir les visages immobiles des enfants.

"Ce n'est pas une vie"

"C'est un symbole fort que l'on voulait montrer puisque c'est leur quotidien, estime ce vendredi sur RMC Vincent Hazout. C'est leur vie qui est figée. La pollution est partout, à l'intérieur comme à l'extérieur. Elle nous pourrit la vie quotidienne. C'est pour cela que la vidéo a été tournée. On voulait sensibiliser la plus grande partie de la population à ce que l'on vit tous les jours. On ne se rend pas compte des effets qu'a la pollution sur notre quotidien et surtout sur celui de nos enfants."

"Le nombre d'enfants asthmatiques atteint des taux inimaginables dans la région", poursuit-il. L'exaspération est générale. Cela fait plusieurs années que cela monte. Et cette année, on connaît un épisode hors normes dans la durée. Ça va faire trois semaines que les enfants ne peuvent plus sortir en récréation. Ils sont confinés à l'intérieur. Ils ne sortent que quelques minutes pour quand même s'oxygéner, si on peut dire. Mais ils n'ont pas le droit de courir, pas le droit de jouer au ballon. Ce n'est pas une vie".

Toutefois, Vincent Hazout le reconnaît: "Les choses commencent à bouger. On ne va pas résoudre le problème du jour au lendemain c'est sûr, mais des initiatives sont prises". Et d'admettre: "Je songe à partir même si je préfère me battre pour essayer de faire changer les choses parce que c'est inacceptable".

Maxime Ricard avec Jean-Jacques Bourdin